dimanche 2 juin 2013

A Matriz de João Negreiros in Luto Lento, papiro editora

João Negreiros est né le 23 novembre 1976 à Matosinhos au sud de Porto. il a commencé à écrire dès son adolescence. A 16 ans il écrit son premier livre HORAS EXTRAORDINARIAS ; A 35 ans il est l’auteur de plusieurs livres : 4 pièce de théâtre, 4 recueils de poèmes, une fable en prose, il est également le directeur artistique du Théâtre Universitario do Minho (TUN), qui depuis 1990 forme des acteurs, produit des spectacles et édite des pièces inédites. Il a obtenu plusieurs prix, dont le prix Nuno Judice et le prix international OFF FLIP littérature au Brésil en 2009 En septembre 2009 des poèmes de João Negreiros avaient été affichés dans les transports en commun de Braga dans le cadre d’une action culturelle : grands poèmes pour petits voyages En 2011 il à participé à la campagne de lutte contre la Sclérose en plaque entre juin et juillet, son poème à Dor Mente à été mis en musique par Rodrigo Leão, João Negreiros a plusieurs cordes à son arc…Mais attention à ses flèches poétiques, qu’elles soient vocalement lancées ou Littéralement écrites, elles atteignent leurs cibles ; le lecteur , transpercent d’une manière sublime et brutale !!! Ses vers visent juste et se plantent au bon endroit, car ils portent la douleur du monde, la beauté du monde, en clair obscure toujours avec une pointe d’altruisme malgré les apparences et parfois même une pointe d’humour. Ils portent l’humanité. Au théâtre il est capable d’interpréter 30 personnages. Lorsqu’on regarde ses clips on peut constater ses talents de comédien dans les différentes intonations qu’il peut prendre sur un même texte ; Toujours surprenant, il va là où on ne s’attend pas,. Sa poésie est décousue, comme peut l’être la haute couture, impeccablement déstructurée « Bem empregadas as palavras » il joue avec les mots avec la précision d’un chirurgien, chacun est à sa place, dans un style atypique.


A Matriz

Bom mesmo é ser famoso…para não conhecer ninguém nem ter vontade de conhecer ninguém porque quem não conhece ninguém, não conhece, obviamente, o nada porque é tudo. E depois sem grande esforço conseguimos estar nas fantasias de todo o mundo a preencher as falhas de toda gente e ser o homem ideal, o filho ideal, o neto ideal, o primo afastado ideal, o ódio de estimação ideal.
E não conhecemos ninguém e não sabemos quem somos… mas todos sabem. E pergunto desesperado a todos o que me pedem… o nome… e eles dizem, eles dizem o meu nome e eu, que já me tinha esquecido, lembro-me dele por instantes e acaricio-lhe as letras como o pêlo de um cão de guarda que foi para abater porque ferrou o inemigo. E escrevo o nome, o meu nome… e mal acabo de o escrever peco-o de novo, dou-o de novo e ja não me lembro dele de novo.
E quando estou fora pergunto aos diferentes azuis do Céu como me chamo. E quando estou dentro pergunto as manchas da parede e ao estuque do tecto como me chamo. Os ceus calam-se e as casas tanbem mas as pessoas com quem não quero falar respondem, à uma so voz, dizendo o nome que procurava, gastando-me a graça que já estava débil.
E peço que se calem, que não me gastem por favor que não pensem em mim todos dias, que não façam de mim substituto do marido que bebe o do neto que emigrou, que isso è muito trabalho e eu não posso estar em todo o lado ao mesmo tempo. Não sou Deus. Deus è maior e esta dentro de nos e eu, felizmente não.
Sabem, è uma grande responsabilidade ser a passagem secreta para a vossa felicidade. E o pior não è isso, o pior é perceber que quando morrer vou continuar vivo porque não me vão dar descanso. E vão-me enjaularem em posters e em fotografias guardadas nos bolsos dos armários junta com a roupa interior. E ninguém me vai dar sossego porque vou existir à mesma e isso faz-me muito triste.
Respiro contra a vontade, com o hálito dos outros e sem a minha inspiração. E compram, e vendem, e trocam, e usam e gastam o meu nome, o meu sangue, a minha pele, os meus ossos, a minha carne, que esta nos vossos pratos. E vocês comem-me, devoram-me todos os dias. E não sou nada mais uma vez porque sou tudo de novo.. E o que faço é um pormenor, e o que digo não tem significado, e no espelho não vejo o reflexo porque tive o azar de vos ver partirem-mo e os estilhaces da minha imagem estão na vossas casas e nas vossas mentes… E mentes tanto e mentes demais . Falas de mim como se me amasses e me trouxesses a botija de agua quente quando imploro por calor. E falas das minhas ideais como se fossem tuas e do meu sangue como se mo tivesses dado numa transfusão. E as vez finges que és eu… e andas pelas ruas convencido que és meu, e ouves como se me ouvisses, e falas como se te escutasse, e olhas mas eu viro-te a cara, e fecho-te a porta, e desfoco de propósito so na capa da tua revista, e falou com a voz distorcida so na tua televisão mas tu não desistes. Não és capaz de desistir, mesmo que quisesses não serias capaz porque estas irremediavelmente transformado em mim.
Tu e eu como um porque me comeste todo, e todos somos o mesmo, todos copiamos a matriz que sou eu, fazendo todos parte da mesma série limitada.
E o mundo é um homem que os outros são. E a terra é um sitio onde toda gente se conhece porque todos são o mesmo porque acharam que era melhor.
A diferença era perigosa, a beleza era perigosa.E agora é so fazer um esforço no acto da multiplicação parque os nosso filhos sejam iguais aos netos dos nossos avós. E cada um vai ter o seus posters no seu quarto. E cada um vais ser ídolo e fá de si mesmo. E cada um será o seu amante, o seu Deus, a sua sina, o seu sangue, o seu medo, o seu surdo, , o seu cego, o seu so.
João Negreiros in Lunto Lento

La Matrice

Il est vraiment bon d’être célèbre… pour ne connaitre personne, ni avoir envie de connaitre quelqu’un, parce qui ne connait personne, ne connait évidement pas le néant, puisqu’il est tout. Et ensuite, sans grand effort nous réussissons à être dans l’imaginaire de tout le monde remplissant les failles de tous les gens et être l’homme idéal, le fils idéal, le neveu idéal, le cousin éloigné idéal, la bête noire idéal (bouc émissaire ?) Et Nous ne connaissons personne, et nous ne savons pas qui nous sommes… Mais tous le savent Et je demande désespéré à tous ceux qui me le demandent… Mon nom… Et ils le disent… ils disent mon nom et moi qui avait déjà oublié, je m’en souviens par instants et je lui caresse les lettres comme les poils d’un chien de garde qui allait être abattu parce qu’il avait mordu l’ennemi. Et j’écris le nom, mon nom… je finis à peine de l’écrire, que je le perds à nouveau, je le donne à nouveau et je ne m’en souviens déjà plus à nouveau. Et lorsque je suis dehors je demande aux différents bleus du ciel comment je m’appelle. Et lorsque je suis à l’intérieur je demande aux taches sur le mur et au plafond de plâtre comment je m’appelle. Les cieux se taisent et la maison aussi mais les personnes avec qui je ne veux pas parler répondent d’une voix unique, prononçant le nom que je cherchais, m’usant la grâce qui était déjà frêle. Je leur demande de se taire, qu’ils s’arrêtent de m’user s’il vous plait qu’il ne pense pas à moi tous les jours, qu’elles ne fassent pas de moi un substitut à leur mari qui boit ou le neveu qui a immigré, parce que c’est beaucoup de travail et que je ne peux pas être partout à la fois. Je ne suis pas Dieu. Dieu est plus grand et il est à l’intérieur de nous et moi, heureusement, non. Vous savez, c’est une grande responsabilité d’être le passage secret pour votre bonheur. Et le pire ce n’est pas ça, le pire c’est de se rendre compte que quand je mourrais je vais continuer vivant, car ils ne me donneront pas de repos. Ils vont m’emprisonner dans des posters, des photographies rangées dans des tiroirs d’armoires avec la lingerie. Et personne ne me donnera de repos parce que je continuerais à exister, et ça me rend très triste. Je respire contre ma volonté avec le souffle des autres et sans mon inspiration. Et ils achètent, et ils vendent, et ils échangent, et ils usent, et ils gaspillent mon nom, mon sang, ma peau, mes os, ma chair, qui est dans vos assiettes. Et vous me mangez, vous me dévorez tous les jours. Et encore une fois je ne suis rien, puisque je suis tout à nouveau. Et se que je fais n’est qu’un détail, se que je dis n’a pas de signification, et dans le miroir je ne vois pas mon reflet, car j’ai eu le malheur de vous le voir briser et les débris de mon image, sont dans vos maison et dans vos esprits (en portugais mentes)… et tu mens tellement, et tu mens de trop. Tu parles de moi comme si tu m’aimais et que tu m’apportais un broc d’eau chaude quand j’implore pour de la chaleur. Et tu parles de mes idées comme si c’était les tiennes et de mon sang comme si tu me l’avais donné dans une transfusion. Et parfois tu fais semblant d’être moi.. Et tu marches dans les rues convaincu que tu es à moi, et tu entends comme si je m’entendais, et tu parles comme si je t’écoutais et tu regarde, mais moi je me détourne et je te claque la porte au nez. Je te défie volontairement, uniquement sur la couverture de ton magazine et je parle avec la voix déformé uniquement dans ton téléviseur, et tu n’abandonne pas. Tu n’arrive pas à abandonner, même si tu voulais tu n’y arriverais pas parce que tu es irrémédiablement transformé en moi. Toi et moi en un seul, parce que tu m’as mangé tout entier et nous sommes tous le même, nous avons tous copié la matrice que je suis. Faisant tous partie de la même série limitée. Et le monde est un homme que les autres sont. Et la terre est un lieu où tout le monde se connais parce que tous sont le même parce qu’ils ont trouvé que c’était mieux, la différence était dangereuse, la beauté était dangereuse. Et maintenant il faut faire un effort dans l’acte de multiplication, pour que nos enfants soit pareil aux neveux de nos grands parents. Et chacun va avoir ses posters dans sa chambre. Et chacun va être idole et fan de lui-même. Et chacun sera son propre amant, son propre Dieu, son propre destin, son propre sang, sa propre peur, son propre sourd, son propre aveugle, unique

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