samedi 26 octobre 2013

Le miroir imaginaire de Edouardo Lourenço

«Le mal absolu de la création artistique c'est la répétition. Si l'art abstrait est une espèce de fin, cette apocalypse fulgurante est mille fois préréfable à l'impuissance implacable d'une quelconque survivance de formes autrefois prestigieuses mais sans résurrection possible.»

Edouardo Lourenço est un intellecuel né à Almeida, en 1923. La qualité littéraire de ses essais est telle qu’on peut les lire avec le même plaisir qu’une nouvelle de fiction. Il y a du Borges dans cette œuvre qui arpente sans relâche les vastes champs de l’histoire portugaise et de la création littéraire de son pays. Son principal ouvrage est Mythologie de la Saudade. Essais sur la mélancolie portugaise (Chandeigne). Si rien de ce qui est portugais ne lui est étranger, ce touche-à-tout excelle tout particulièrement dans ses analyses de l’œuvre de Fernando Pessoa.

vendredi 25 octobre 2013

Les poètes portugais exilés ou immigrés en France, des années 1960-70 à nos jours par Dominique Stoenesco

Latitude N° 27 septembre 2006

L’exil des intellectuels portugais en France est une constante dans l’histoire des relations franco-portugaises. Nous pouvons rappeler brièvement, à partir du XIXe. siècle, quelques exemples illustres. Ainsi, la contre-révolution absolutiste au Portugal avait poussé à s’exiler des écrivains comme Alexandro Herculano ou Almeida Garrett. C’est à Paris précisément qu’Almeida Garrett (1799-1854), homme politique, poète, romancier et auteur dramatique, publia, en 1825, le recueil de poèmes “Camões”, devenu l’acte de naissance du romantisme portugais. Il remit au goût du jour les grandes figures littéraires médiévales en exarcerbant le sentiment de fieté nationale et écrivit les plus ardents poèmes d’amour du romantisme portugais. S’inscrivant nettement dans le courant libéral et humaniste du second romantisme français, Garrett considérait la révolution littéraire comme partie intégrante de la révolutuion sociale

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lundi 21 octobre 2013

Manual de Prestidigitação de Mario Cesariny

Mário Cesariny de Vasconcelos, est né à Lisbonne le 9 août 1923 et mort dans cette ville le 26 novembre 2006 c’- est un peintre et poète, représentant du surréalisme portugais.

Só a imaginação transforma. Só a imaginação transtorna. É imaginação o livre exercício do espírito que servindo-se de um ou mais aspectos do “real” passa lenta ou rapidamente ao extremo limite deste para alcançar, pouco importa em que margens, o objecto real de um irreal conquistado no espírito. Acelerar este processo levando-o a um ponto em que se torne impossível falar de real e irreal (negação da negação anterior), produzir um objecto onde tudo, simultaneamente, tem as propriedades da verdade e do erro, da razão e da loucura, do que foi encontrado e do que foi perdido, é transformar a realidade depois de a haver transtornado – é fixar, violentando a realidade “presente”, um novo real poético (uno). Esse real poético dá-o o surrealismo, reunindo, até hoje insuperavelmente, Apolo e Dionisos, Vénus Urânia e Vénus Anadiómena, Ocultismo e Magia.» - Mário Cesariny

La secrète vie des images d'Al Berto

27 poèmes d’Al Berto sur 27 œuvres d’art. De Giotto à Rui Chafes. Du XIIIe au XXe siècle. Une promenade dans le musée imaginaire d’un grand poète contemporain

« J’ouvre enfin les yeux, je peins jusqu' à ce que le blanc iridescent de la toile se laisse inonder par le lumineux portrait de la solitude »

La Leçon de Giotto

Ils disent : avant lui la peinture se noyait Dans ce que certains avaient peint pour séduire Le regard des ignorants et non pour Le subtil plaisir de l’esprit Il possédait un rigoureux sens de l’espace et Du volume fut réformateur de la peinture florentine Réduisit tout à l’essentiel supprimant personnages Accessoires détails et par l’amplitude De la composition architectonique il atteignit une grandeur Jalousée et sans égal C’est encore lui Le premier à cloîtrer l’âme A l’intérieur de corps limités et solides Qui nous invite à la réflexion sur la nature humaine Et sur les choses diaphanes du cœur

a lição de giotto

dizem: antes dele a pintura afundava-se naquilo que alguns pintaram para seduzir o olhar dos ignorantes e não o subtil prazer do espírito

possuía um excepcional sentido do espaço e do volume foi reformador da pintura florentina reduziu tudo ao essencial suprimindo personagens acessórios detalhes e pela amplitude da composição arquitectural atingiu grandeza invejada e sem igual

Les fiancés volants de Chagall

Comme si j’écrivais un poème, je peins la femme Qui fait irruption du plumage bleuté du coq Par-dessus les ponts la nuit est tombée où flottent Le bouc et les fiancés j’ai lancé parterre des barrières Entre les éléments et les lois physiques Pour que mon pays devienne plus réel Plus proche de moi quand en exil je pose Les lèvres sur les couleurs de la noisette ou des noix et Garde leur saveur dans la bouche Je me rappelle ainsi la maison paternelle à viebsk la neige De S. Petersbourg cet enfant au marché Attrapant des pièces jetées sur le tapis et de la chèvre triste En équilibre – dansant –au dessus du goulot de la bouteille Les joueurs d’accordéon et les violons sous la clarté de la lune Ces fiancés qui toute ma vie s’envolèrent heureux De peinture en peinture par les nocturnes ciels de Paris

os noivos voadores de chagall

como se escrevesse um poema pinto a mulher que irrompe da plumagem azulínea do galo por cima das pontes anoiteceu onde flutuam o bode e os noivos lancei por terra barreiras entre elementos e leis físicas para que o meu país se tornasse mais real mais próximo de mim quando no exílio pouso os lábios nas cores de avelã ou das nozes e fico com o sabor delas na boca

recordo assim a casa paterna em vitebsk os nevões de s. petersburgo aquela criança no mercado apanhando moedas atiradas ao tapete e a cabra triste em equilíbrio - bailando - em cima do gargalo da garrafa os músicos de acordeão e violino sob o clarão da lua estes noivos que toda a minha vida esvoaçaram felizes de pintura em pintura pelos nocturnos céus do país

Kandinsky caché derrière la toile

Bien avant avoir adopté des formes Rigoureusement géométrique (pour fuir l’anarchie) J’ai peint cet arc noir liant deux zones Du même paysage : pont noir Par où – toi qui me regardes – tu peux passer A la rencontre de la flamme intense des matins Et de l’autre coté de l’arc où le vent et l’arbre Se perdent dans l’euphorie de leurs propres couleurs - caché derrière la toile – je te vois Chaque fois plus près comme si tu avançais Par la désintégration de l’atome ou par l’éblouissement Des feux tu te rapprochais de moi : le regard enveloppé Dans le voile harmonieux de musique colorée

kadisnky escondido atrás da tela

muito antes de ter adoptado formas rigorosamente geométricas (para fugir à anarquia) pintei este arco vermelho ligando duas zonas da mesma paisagem: ponte escura por onde - tu que me olhas - podes passar ao encontro da intensa chama das manhãs

e do outro lado do arco onde o vento e a árvore se perdem na euforia de suas próprias cores - escondido atrás da tela - vejo-te

cada vez mais próximo como se avançasses pela desintegração do átomo ou pelo deslumbramento dos lumes te acercasses de mim: o olhar envolto na teia harmoniosa de colorida música

Au miroir des mots de Arthur Do Cruzeiro Seixa

Artur do Cruzeiro Seixas Peintre Suréaliste est né en 1920, il fait partie du groupe des surréalistes portugais fondé par Mario Cesariny. Son univers est peuplé d’hybrides qui s’enlacent ou fusionnent pour former des corps pluriels. Pégase, est comme un double de l’artiste. Le cheval ailé, comme la barque, sont des invitations au voyage. Des banquises ciselées, des icebergs biseautés servent de cadre à un monde en glaciation sous lequel couve un feu ardent. En 1950, il s'engage dans la marine et parcourt le monde. Il revient au Portugal en 1964 et ne cesse d'exposer et d'illustrer de nombreux livres de poètes. Parallèlement à sa peinture, il composait dans le plus grand secret une œuvre poétique dont ses meilleurs amis n'eurent vent qu'au début des années 80... Tous les poèmes présentés dans cette anthologie sont inédits en français. Ce livre est le premier de Cruzeiro Seixas publié en France où, en tant que peintre, il n'est pas un inconnu. La traductrice, Isabel Meyrelles, elle-même poète et plasticienne, est une très proche amie de l'auteur.

Extrait :

J’aurais aimé que cet arbre me regarde

Comme moi je le regarde

Secrètement et sans espoir

J’aime le paysage

De plus en plus

Impénétrable

Oiseau qui vole dans les deux sens

Ayant comme compagne fidèle

La mort follement multicolore

Dans cette larme il y a toute une famille de baleine

Ou si tu préfère l’ombre verte d’un cloître

Avec la date du taxi qui nous emmena sur la lune

Sur le chemin tu as embrassé une étoile

Faite de vielles chaussures

Ou ce soleil d’aujourd’hui

Gémit sous l’effort sablonneux

Solennel comme un rêve à jamais oublié

Lointain comme la muraille de Chine

Ailé comme une chaise

Aveugle comme les gouffres

Lourde comme une goutte d’eau

Sans fond

Surprise par son propre mystère

Un couteau entre les dents d'Antonio José Forte Bilingue

António José Forte est né à Póvoa de Santa Iria, au Portugal, le 6 février 1937. C’est en 1960 qu’il publie son premier recueil de poèmes, 40 Noites de insónia de fogo de dentes numa girandola implacável. Il fréquente alors le café Gelo où il croise de jeunes poètes de sa génération et d’autres plus âgés, qui, tel Mário Cesariny, participèrent une dizaine d’années auparavant à la brève aventure collective du premier groupe surréaliste portugais, dit le Groupe surréaliste de Lisbonne.

Article Le Matricule des Anges

Il est des écrits de larme et de sang nés d'un coeur tordu comme un linge que l'on essore, des poèmes qui ont oublié d'être ciselés, de se rendre présentables, arrivent froissés par les poings fermés on les rencontre parfois sans les chercher au détour d'une nuit blanche, celle qu'emprunte leur regard halluciné, qui sait lire, sur le monde superposé, la vision de notre condition. Ces poèmes se promènent Un couteau entre les dents, telle l'image du bolchevik de la propagande, et ça leur plaît. Non pas tant d'être affiliés par leur auteur à quelque parti politique obédience de circonstance et référence caustique , mais de nous parler de ces peurs cachées, de nous dire sans frémir : " Le plus beau spectacle d'horreur, c'est nous. Ce visage avec lequel nous aimons, avec lequel nous mourrons n'est pas le nôtre ; ni ces cicatrices au matin toujours fraîches, ni ces paroles qui vieillissent dans le court espace d'un jour. (...) Nous cherchons l'issue la vraie, la seule et nous nous cognons la tête contre les murs. A ce jeu, il y a ceux qui gagnent la colère, et ceux qui perdent l'amour. " António José Forte a gagné les deux quand bien même sa vie fut soumise à une perpétuelle tension, une douleur emportée contre les obstacles à l'idéal d'une humanité pacifiée, en harmonie. Il a gagné tardivement, à grand-peine, dans le silence qui l'empoignait, et qui servait parfois aussi de " pacte des réalités/ de ces hautes/ figures de pierre/ alerte de l'ultime entendement/ lieu vers lequel on porte/ le meilleur et le plus généreux. " Il a gagné, car ce pacte irascible qu'il a scellé ouvre, bien après sa mort en 1988, des pages d'amour à ses lecteurs. Né en 1937 à Povao de Santa Iria, lointaine banlieue de Lisbonne nichée au creux de l'embouchure du Tage, il a grandi sous les années Salazar, et rejoint à la fin des années 50 le groupe surréaliste déjà à l'état fantomatique dit " O grupo do café Gelo " dans la capitale. Ancien lieu de rendez-vous des anarchistes, le café rassemble ceux qui cherchent un espace dans cette ambiance " bas de plafond ", sans alternative politique à la censure. Le surréalisme au Portugal a connu des débuts tardifs (1947) et, comme ailleurs, une histoire mouvementée, faite d'exclusions, de dissolutions, refondations et de relations ambivalentes avec le Parti communiste. António José Forte a été en quête de rupture avec la ligne du parti, et si le Gelo y a contribué, c'est surtout à partir de sa lecture d'Henri Lefebvre, puis à Bruxelles en 1966 des écrits de l'Internationale situationniste que s'enclenche la dynamique qui le conduira à fonder la revue Potlach à Paris l'année suivante, puis, de retour au Portugal, à initier une synthèse originale de ces deux courants. " La gueule entre deux très grands yeux/ derrière des larmes plus grandes encore/ voici entre tous ton meilleur portrait/ celui d'un jeune chien auquel ne manque que la parole " se décrit-il lui-même dans un poème intitulé " Portait de l'artiste en jeune chien " fidèle envers et contre tout, à sa sensibilité, à sa lucidité et la colère hurlante qu'elle déclenche parfois en lui, à la limpidité de l'humain qu'il voit battre en son coeur et ne parvient pas à atteindre chez ses semblables. Non pas qu'il ait été misanthrope ou farouche, António José Forte était souvent entouré d'amis, et même l'expérience violente et miséreuse de l'exil ne fut pas solitaire. Mais par cette impossibilité aux accents de Desnos d'être tour à tour " comme un tournesol (...) comme un iceberg " renvoyé à sa dualité. Un couteau entre les dents en une traduction inédite en français agrémenté des dessins de sa compagne, nous livre, outre le poème éponyme, ses 40 nuits d'insomnie de feu de dents dans une implacable girandole, Entrevue, Désobéissance civile, et l'essai Comment communiquer ? hommage à Dada, Jarry, Andersen et au poète Antonio Maria Lisboa, mort en 1953, " parce que l'amour, et la liberté ne sont pas de la petite monnaie roulant sur les comptoirs des grands magasins de la littérature. "

Un couteau entre les dents AntÓnio José Forte Traduction inédite du portugais et présentations d'Alfredo Fernandes et Guy Girard. Dessins d'Aldina. Collection bilingue Ab Irato

La mort du père de José Luis Peixoto

« Morreste-me » de Luis Peixoto, traduction français enfin disponible sous le titre « La mort du père », à partir du 6 novembre 2013, Grasset. Pour moi un des plus beaux livres de l’auteur, un très beau texte bouleversant.

Après la mort de son père, l'auteur est de retour dans la maison de son enfance où chaque recoin éveille un souvenir. Il s'était promis de ne pas oublier son père. Et il ne l'oublie pas. Car la meilleure arme contre la mort, c'est la mémoire... Pourtant, confie l'auteur, il a toujours considéré ce texte comme de la fiction, 'car moins de cinquante pages ne peuvent suffire à parler de la mort de quelqu'un, les pages ne peuvent contenir la vie d'une personne et le vide qu'elle laisse derrière elle'.

vendredi 18 octobre 2013

Paulo Abrunhosa

Diário de um Dromedário Paulo Abrunhosa. Desenhos de PAM (Paulo Anciães Monteiro)) Quasi Edições 2001

1958 - 2001

Nasceu a 12.05.1958, no Porto. Nesta cidade, faz a primária e parte do secundário no extinto Colégio João de Deus, de onde sai para frequentar o Liceu António Nobre e aí concluir, em 1979, o curso complementar. Depois de cumprir o serviço cívico obrigatório, matricula-se, no ano seguinte, na Universidade de Coimbra. Em 1985 licencia-se em Direito, tendo, de seguida, iniciado o estágio para a advocacia, que não conclui. Avesso a todo o "establishment", recusa alinhar com as gerações engravatadas do seu tempo. Em 1987 funda, em colaboração com seu irmão Nuno, a revista "Metro", a primeira de distribuição gratuita em Portugal. Com o número especial dessa revista, publicado no Verão de 1994 e exclusivamente dedicado ao Algarve, vence, nesse mesmo ano, o 1." Prémio da Imprensa" da Região de Turismo daquela Província. Entretanto, entre a escrita e a noite, é convidado a dinamizar o espaço Café da Praça, promovendo aí iniciativas únicas de carácter lúdico e cultural, mormente entre as novas tendências da música de dança, marcando de forma indelével uma certa boémia da cidade. A morte apanhou-o aos quarenta e três anos de idade, no auge das suas capacidades, não lhe tendo consentido concluir este trabalho, cujos prefácio e epílogo deixou incompletos.

Paulo era um príncipe da palavra, alguém que se deslocava entre a suavidade das nuvens e a tempestuosidade da certeza com que se batia pela sua visão do mundo Não era fácil ser o seu irmão mais novo, mas com que saudade recordo as discussões que mantínhamos e nas quais eu me afundava numa sensação de pequenez e ignorância Batalhou até ao fim, numa coerência ímpar que a mais • ninguém conheci. Imperturbável no seu sobretudo branco, que lhe assentava como um manto real, o Paulo viveu de acordo com as suas próprias regras, das quais este livro é, apenas, mais um capitulo surpreendente. Uns olhos transparentes de bondade e luz, uma criança feliz embalada pelo carinho que devotava a todos quantos tiveram o privilégio de consigo privar, as mãos longilíneas que abraçavam o tempo com a firmeza delicada com que prendia uma cintura de mulher, o chá' tomado a altas horas da manhã, entre sonhos adiados e memórias de uma vida plenamente preenchida. Era assim o Paulo que, em tudo quanto tocava, deixava • um pouco de si e revelava inesperadamente o melhor de todos nós. Partiu tão depressa quanto viveu, sem deixar que nos despedíssemos com os beijos que tanto ' gostava de dar. Levou consigo a música que lhe habitava a alma, como se quisesse adiar o adeus, a última palavra que gostava de pronunciar. Irónico como sempre o Paulo privou-nos do nosso destino de irmãos, de nos sentarmos numa qualquer, tarde soalheira de Setembro, na fresca sombra das figueiras da Tapada fumando um cigarro impossível, entre histórias fantásticas e risos que lhe escondiam as lágrimas de um coração maior de que a terra que pisava. Como tanto gostava teve a palavra final, ou porventura ter-se-á levantado de mesa para ir jà ali e voltar talvez amanhã, quem sabe depois, no seu conceito infinito de tempo, sabendo que o aguardamos com a tranquilidade da espera que votamos aos anjos.

Pedro Abrunhosa Porto, 16 outubro 2001

Paulo était un prince du verbe, quelqu'un qui se déplaçait entre la douceur des nuages et les rafales de la certitude avec laquelle il se battait pour sa vision du monde. Ce n'était pas facile d'être son frère cadet , mais avec quelle nostalgie je me rappelle les discussions que nous maintenions et dans lesquelles je me noyais dans une sensation de petitesse et d’ignorance. Il s’est battu jusqu'à la fin, dans une cohérence unique que je n´ai connue chez personne d´autre.. Imperturbable dans son pardessus blanc, qui lui tombait comme un manteau royal, Paulo a vécu conformément à ses propres règles, dont ce livre est à peine un chapitre surprenant. Des yeux transparents de bonté et de lumière, un enfant heureux bercé par l'affection qu’il consacrait à tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître en privé, les mains longilignes qui étreignaient le temps avec la fermeté délicate avec laquelle il prenait une taille de femme, le thé pris aux hautes heures du matin, entre des rêves reportés et des mémoires d'une vie pleinement remplie. Il était ainsi Paulo, dans tout ce qu’il touchait, il laissait un peu de lui et se révélait inopinément le meilleur de nous tous. Il est parti aussi vite qu’il a vécu, sans nous laisser lui dire adieu, avec les baisers qu´il aimait tant donner. Il a emporté avec lui la musique qui habitait son l'âme, comme s’il voulait reporter son adieu, le dernier mot qui aimait prononcer. Ironique comme toujours, Paulo nous a privés de notre destin de frères, de nous asseoir par une quelconque après midi ensoleillée de septembre, à l’ombre fraîche des figuiers de la prairie, en fumant une cigarette impossible, entre des histoires fantastiques, des rires qui cachaient les larmes d´un cœur plus grand que la terre qu´il foulait.. Comme il aimait tant, il aura eu le dernier mot, ou par hasard se sera-t-il levé de table pour aller là bas et revenir demain peut-être, qui sait plus tard, dans sa conception infinie du temps, sachant que nous l’attendons avec la tranquillité de l’espérance que nous vouons aux anges.

Pedro Abrunhosa le 16 octobre 2001

EU

Ao espremer a memória

à procura da história

que fosse um relato,

mais ou menos exacto,

daquilo que eu sou,

o que me sobrou

foi a evidência

de que a minha existência

é um enigma,

o paradigma

de uma grande incerteza.

Qual é a natureza

do meu personagem?

Serei só a imagem?

Um ser virtual?

Ou sou mesmo real?

Será que eu existo

e sou filho de Cristo?

Ou poderei eu ser Ele,

só que noutra pele?

E se eu for uma lesma?

Existo na mesma?

Seja lá o que eu for,

a verdade é que a dor

de não saber o que faço

faz de mim um palhaço.faz de mim um palhaço.

Serei um fala-barato?

Um sacana de um chato?

Alguém importante?

Ou um grilo falante,

de consciência pesada

e sem nenhuma piada?

Viverei esta vida

que me é tão querida,

sem nenhuma razão?

Ou serei um peão

de um destino com nexo?

E qual é o meu sexo?

Sou uma mulher,

uma fêmea qualquer?

Ou um homem sem cio,

em nome do brio?

Afinal, quem sou eu?

Um fariseu?

Uma pessoa decente?

Um docente doente,

meio pedófilo?

E se eu for germanófilo

e com tendências nazis?

Ou um juiz infeliz

que decide ao acaso?

E um soldado raso?

E um rato de esgoto,

uma espécie de arroto,

em forma de escroque,

sem ter rei, nem ter roque?

Serei eu mongolóide,

ou um asteróide

a riscar o Universo?

E haverá um reverso

da minha medalha?

E uma mortalha

que me cubra na morte?

Qual será a minha sorte?

Serei um profeta?

Um mero pateta?

Um poderoso Czar,

ainda que cheio de azar?

Um reles de um chulo,

que só sabe estar fulo

com a luta

da puta

pelo dinheiro?

Ou serei um banqueiro,

um milionário?

Posso ser um otário,

um pária divino,

desprovido de tino.

Ou até um vidente,

que vive da mente,

uma alma penada

na berma da estrada,

ou mesmo um ministro

de algo sinistro!

Posso ser tudo isso!

Mas…e se eu for um noviço,

carregado de mágoa

por não ter um cão-d´agua

com pedigree?

Cometerei hara-kiri?

Qual é, então, o meu karma?

Terei uma arma

apontada à cabeça?

E será que estou nessa,

de correr esse perigo

e ser o meu próprio inimigo?

Afinal, eu sou quem?

Um zé-ninguém?

Um bicho careta,

de vocação incorrecta?

Ou apenas um cura,

numa paróquia obscura?

E se, pelo contrário,

eu for um vigário,

um parlapatão?

Ou será que não?

Será que sou mouco,

tido por louco

e confinado a um hospício?

Ou serei um patrício,

um compadre da terra

que, depois de ir à guerra,

passou à reserva?

E será que me enerva

pensar que sou bicha,

que gosto de picha

e de andar no engate?

Se calhar o ataque

é a minha defesa!

e saberei estar à mesa

e medir o que como?

Ou serei o Rei Momo

de um qualquer carnaval?

Quem sou eu, afinal?

Será que sou místico,

ou, apenas, um dístico,

que diz, sem emenda,

que eu já estou à venda?

Serei flor que se cheire,

ou, somente, um alqueire

de grãos de poeira?

E ainda haverá quem me queira?

Não serei desprezado,

como um pobre falhado?

Talvez, isso sim,

seja o que pensa de mim,

quem me conhece.

E se só me apetece

ser um super-herói

que combate e destrói

o Mal no papel?

Ou uma criatura cruel,

um sombrio guru,

que, por Belzebu,

não tem piedade?

E qual é a minha idade?

Serei eu já velho

quando me vejo ao espelho,

ou, ainda, um bebé

que mal anda de pé?

E, mesmo sem graça,

terei uma raça?

Será que sou branco

e por isso é que manco?

Ou serei, antes, um preto

que vive num ghetto,

um diabo amarelo,

nem feio, nem belo,

ou um pele-vermelha

de uma tribo já velha?

Afinal, sou o quê?

Um parabéns-a-você?

Um ponto num i?

Um snob de um dandy?

Ou serei um espirro

saído de um esbirro

da mafia local?

Ou o Pai Natal?

Será que ainda sou virgem,

ou já não me atingem

os desejos alheios?

E onde estão os meus meios

de sobrevivência?

Será que a ciência

também explica

por que é que a genica

tanta falta me faz?

Tal como a paz

de que tanto preciso

para poder ter juízo?

Mas que raio é que eu sou?

Alguém que voou

para outra distância,

ou alguém cheio de ânsia?

Um fora-da-lei?

Um amante da grei'

Um grito do povo?

A gema de um ovo?

Um Kamikaze?

Um militante de base' Um libertino

de instinto felino?

Um anjo-da-guarda'

Uma eminência parda?

A ovelha ranhosa

de uma família vaidosa?

Será por ser magro

que eu ainda trago

comida nos dentes?

Ou serão resistentes

os termos do acordo

que fará de mim gordo?

Serei chefe de orquestra?

Uma abelha-mestra?

Uma fada-madrinha?

Um oficial da marinha?

Serei um artista

ou, antes, autista?

Um homem formoso,

ou um monstro horroroso?

Será excesso de zelo,

o pesadelo

em que, suponho,

se tornou o meu sonho?

Estarei eu à beira

de perder a estribeira

e de, agindo sem norte,

virar bobo da corte?

Ou serei um suspiro,

o estampido de um tiro

disparado por Deus,

num gesto de adeus

e de aviso que o mundo

está moribundo?

Espremi, espremi,

mas tudo o que vi,

foi, da minha memória,

brotar, inglória,

uma pinga de sangue,

uma lágrima exangue,

que me escorreu pelos dedos

e caiu nos lajedos

do firmamento!

E, nesse momento,

ouvi uma voz

que, apanhando-me a sós,

sussurrou-me baixinho:

"Não sejas mesquinho!

Não queiras ser nada!

Porque a caminhada,

e para onde ela aponta,

é tudo o que conta!"

vendredi 11 octobre 2013

Album Entre nos e as palavras - Rodrigo Leao Os Poetas

singular projecto de música para poemas portugueses, da autoria de Rodrigo Leão, Francisco Ribeiro, Gabriel Gomes e Margarida Araújo.

L'apocalypse des travailleurs de Valter Hugo Mae

«je ne peux me payer que la mort, la vie est trop chère pour moi.»

Dans le choix des libraires

Maria da Graça est femme de ménage, marié à un marin médiocre qu'elle tente d'empoisonner, gentiment... Elle est au service de monsieur Ferreira, un vieux cochon qui la viole allègrement et régulièrement. Mais Maria trouve ça pratiquement normal, voire y prend même quelques plaisirs. En outre, l'homme est cultivé, et il lui parle de Goya, Rilke, Bergman ou Mozart, de grands hommes capables d'impressionner Dieu. Or Maria a maintenant quelques soucis avec Dieu, ou plutôt avec Saint-Pierre qu'elle rencontre chaque nuit dans ses rêves surtout après le suicide de Ferreira. Elle souhaite ardemment le rejoindre et Saint-Pierre n'est pas totalement convaincu («quel provocateur ce saint pierre, quel salaud») et ne lui prête guère attention mais Maria n'est pas femme à se laisser faire, "je ne suis pas femme à fuir mes obligations" ! La meilleure amie de Maria, Quiteria, est également femme de ménage. Même cruauté de la vie («... je ne peux me payer que la mort, la vie est trop chère pour moi.»), même âpreté et difficultés mais aussi même quête de bonheur, même désir de vivre, d'aimer et de sexe. Quiteria se prostitue et tombe amoureuse d'un Ukrainien étrange, déglingué vivant un exil douloureux. Seul le petit chien, Portugal, qu'elle a recueilli, semble serein et regarde tout ça avec calme sans porter aucun jugement. Un portrait cru et direct d'une société portugaise où le peuple se débat vigoureusement dans des difficultés immenses mais que la quête d'amour aide à survivre. Le style est vif, rythmé et singulier, l'humour décapant et les personnages atypiques et attachants. ■Les présentations des éditeurs : 20/06/2013 Maria da Graça est femme de ménage, elle a l'ambition de mourir d'amour. Elle rêve toutes les nuits qu'elle essaye d'entrer au paradis pour y retrouver monsieur Ferreira, son patron, qui, bien qu'avare et ayant abusé d'elle, lui parlait de Goya, Bergman ou Mozart, des hommes capables d'impressionner Dieu en personne. Mais les portes du paradis sont encombrées de marchands de souvenirs et saint Pierre la repousse à chaque fois. Elle verse aussi tous les soirs quelques gouttes d'eau de Javel dans la soupe de son mari. Ouitéria, son amie, se prostitue mais tombe amoureuse d'un émigré ukrainien désespéré. Comme Maria da Graça, tous les personnages de ce roman cherchent leur paradis et, pleins d'espoirs ou sans espoir, ils pensent que le bonheur vaut tous les risques, même s'il faut sauter allègrement dans l'abîme. V.H. Mãe dessine ici avec humour un portrait caustique et tendre de notre temps, à travers des personnages attachants qui avancent sur les chemins sinueux d'une société perturbée.

«Un livre majeur.» Diario de Noticias

«Éblouissant... L'originalité de la puissance créative de l'auteur est immense.» Expresso

«Un livre admirable dont la maîtrise stylistique nous manipule et nous enivre du début à la fin.» Publico

Valter Hugo Mãe est né en Angola en 1971 et vit actuellement au Portugal. Poète, musicien et performer, il a reçu le prix José Saramago pour son premier roman.

■La revue de presse Catherine Simon - Le Monde du 19 septembre 2013 Comment faire de l'or avec des clichés ? Comment faire de l'humain avec ces pantins aliénés, qui ont si bien assimilé les poncifs qu'on leur a collés sur le front ? En prenant ces clichés au sérieux, répond l'écrivain portugais Valter Hugo Mãe : en les faisant grossir sous la loupe de la fiction, puis en les retournant comme un gant, avant d'en tirer des histoires d'amour, tragiques et drôles, plus vraies que nature... Ecrit sans virgule et sans majuscule, le roman de Valter Hugo Mãe peut se lire comme un hommage au grand écrivain António Lobo Antunes qui, parmi les premiers, s'était proposé de " rompre avec la ligne droite du récit classique et l'ordre naturel des choses ". C'est sans effort aucun que le lecteur suit les démêlés de la tendre Maria et du suicidaire " Monsieur Ferreira " ; sans même y penser qu'il observe la longue marche de Quitéria et d'Andriy, tant l'écriture est à la fois fluide, entraînante, finement rythmée. L'Apocalypse des travailleurs, troisième volet d'une tétralogie, entamée en 2004 et achevée en 2010, est le premier roman traduit en français de Valter Hugo Mãe, né en 1971 en Angola. Son Apocalypse est l'une des plus réjouissantes découvertes de l'automne.

■Les courts extraits de livres : 20/06/2013 La nuit, Maria da Graça rêvait qu'à la porte du paradis il y avait des vendeurs de souvenirs de la vie sur terre, des marchands aux boniments hauts en couleur, qui cherchaient à attirer son attention en agitant les bras comme s'ils avaient du poisson frais à vendre, s'attroupaient autour de son âme et lui proposaient pour un prix modique des objets censés atténuer le grand manque dont souffraient les morts, les derniers charlatans, pensait-elle, gênée même d'avoir à penser après sa mort, ou de se dire que c'était peut-être une bonne chose qu'on lui offre avant son entrée au paradis la possibilité d'emporter avec elle un objet, une image matérialisée, quelque chose comme la preuve d'une vie antérieure ou d'une saudade extrême, elle leur demandait de la laisser passer, elle était pressée, elle insistait, ne savait pas trop ce qu'il convenait de faire et ne pouvait rien décider, rien de rien, elle était perplexe et ne voulait pas courir le risque cupide d'avoir à s'engager dans l'éternité à partir d'un acte de possession, gagnée par une compréhensible angoisse, anxiété ou excitation d'être là pour la première fois, elle gardait l'espoir que saint pierre puisse l'éclairer et, un pied dedans et l'autre encore dehors, de pouvoir acheter le requiem de Mozart, la reproduction des fresques de Goya ou l'édition française de à l'ombre des jeunes filles en fleur. Les portes du paradis étaient basses, contrairement à ce à quoi on pouvait s'attendre, il fallait se pencher considérablement pour passer, et dans la foule de ceux qui se démenaient pour qu'on s'occupe d'eux, la confusion était dramatique, créant de la violence et faisant s'élever de fréquents nuages de poussière, maria da Graça avait échappé aux vendeurs et elle essayait de calculer de quel côté de la place elle devait se diriger pour être sûre d'atteindre l'entrée, ce ne serait pas facile de parcourir ces cent mètres sans être bousculée, ou pire, sans être prise pour un de ces excités, et de se trouver ainsi obligée de demeurer à l'extérieur furieuse pour l'éternité. Ils ne resteraient pas ici éternellement, pensa-t-elle, ils allaient continuer vers l'enfer, traînés par l'oreille comme des mal élevés, peut-être une fourgonnette passerait-elle et les ramasserait comme des chiens errants, des hommes en sortiraient pour prendre en chasse ceux qui se trouvaient dans ce cul-de-sac, les capturant à l'aide de grands filets qui les immobiliseraient, la place serait nettoyée pour un moment. Maria da Graça suivait son chemin en essayant le plus possible de longer les murs, convaincue qu'étant décédée d'une façon si terrible, elle mériterait tous les pardons et serait admise au paradis, Maria da Graça se présenta ainsi, j'étais employée de maison, oui, femme de ménage, comme si elle n'était femme que de temps en temps, le temps de faire le ménage, et saint pierre lui demandait, qu'est-ce que cela veut dire, et elle répondait, c'est monsieur Ferreira qui m'a tuée, depuis longtemps il me faisait du mal et je me disais que cela devait arriver, saint pierre s'inclinait, la tête en arrière et le ventre en avant, et riait en disant, mais madame, cela n'a aucune importance à présent, les morts sont tous pareils, ils n'ont pas de profession et ce qu'ils ont appris à faire ne leur sert à rien, ou alors vous croyez qu'il y a ici des chambres à nettoyer, Maria da Graça insistait, mais je suis morte sans le vouloir, c'est le vieux, pour moi je serais (...)

mercredi 9 octobre 2013

Les Renards Pâles de Yannick Haenel chez gallimard

"Il suffit que l'invivable affecte quelques-uns pour que le vivable n'existe plus pour personne."

Ce n'est pas du tout un roman lusophone, mais un énorme coup de cœur littéraire. un bel engagement poétique, notre liberté chaque fois plus restreinte en faveur du contrôle, des êtres humains traités comme de simples déchets, le désœuvrement, le vide "l'intervalle" qui reconstruit, renaitre, rencontrer, s'engager, donner la parole aux sans papiers, aux sans abris, aux sans emploi, enflammer Paris, bruler nos cartes d'identités comme geste universel... un romans humainement très riche, d'un point de vu d'où on a pas l'habitude d'observerr.

Le je se fond dans le nous et disparait au milieu des autres, sous des masques les identités disparaissent dans les flammes aussi et forment un tout. Passer de la bordure, au centre, là ou tout s'embrase et se révolte

Voici plusieurs extraits des renards pâles de Yannick Haenel. Retrouver dans une grande sensibilité poétique, un sentiment politique

« Quelqu’un a sorti ses papiers d'identité et les a jeté dans le feu. le geste c'est répété tout au long de la rue de Rivoli et en quelques minutes tous ceux qui avaient des papiers d'identités les ont fait disparaitre à travers les flammes" "Lorsque plus personne n'à de papiers, est-il encore possible de repérer les sans-papiers ? Voici que nos masques se fondent dans une absence générale de papiers. Voici que cette nuit place de la concorde, les sans-papiers se confondent avec tous ceux qui n'en ont plus. Voici qu'il n'y à plus de sans-papiers, puisque les papiers n'existent plus voici que s'invente à travers les flammes l'utopie d'un monde débarrassé de l'identité "

"Les larmes aussi sont une parole, la plus vivante sans doute, parce qu'elle arrose nos corps asséchés comme si elles leur prodiguaient la fertilité."

"J'étais dans le trou de rat de la République là où la politique consiste à étouffer les cris"

"Selon lui notre époque était celle où la police avait remplacée la politique. Ce remplacement était historique, il signait notre servilité par le mot "police" il n'entendait pas seulement les forces de l'ordre, mais tout ce qui en nous accepte d'être réduit, notre asservissement n'aurait bientôt plus de limite, puisque la parole politique était morte, et que seul le control était en vie. "Nous n'avons plus d’existence politique""

" C’est bien de guerre qu’il s’agit : une guerre civile divise la France, comme tous les pays qui suspendent le droit de certaines personnes en criminalisant leur simple existence. Elle oppose les étrangers « indésirables », comme vous dites, et forces de polices. Le plus souvent elle est dissimulée pour des raisons politiques : ainsi reste-t-elle en partie secrète ; mais il arrive, pour les mêmes raisons, qu’on l’exhibe : elle dégénère en spectacles, et les médias en présentant les sans papiers comme des délinquants qui enfreignent une loi, maquille cette guerre en lutte contre l’insécurité "

"L'existence est quelque chose qui arrive sur vous comme un animal en pleine course, L'existence quand elle vous arrive ne fait pas attention à vous : elle vous précipite avec elle dans son élan, et alors vous vous mettez à vivre"

" Le tumulte à sa façon est un vide ; le néant s'y agite avec ferveur qu'il dérobe aux journée calmes"

" Le seul espoir viendrait de ceux qui se taisent, ceux qui n'ont pas accès à la parole parce qu'ils sont exclus de la parole, les sans abris, les sans emplois, les sans papiers - toute la communauté des SANS . Leur silence est sacré, parce qu'il est ce qui reste. Dans un sacrifice il y a toujours un reste ; et le jour où ceux dont l'existence est récusée par l'économie trouverons une parole, alors la politique existera de nouveau"

"On confond le"temps libre" avec l'oisiveté, mais le temps à toujours été libre : rien n'est plus libre, plus loisible que le temps ; ce sont les humains qui le gâchent, en le remplissant de leur cafouillage, est-il possible d'habiter le vide ?

Y'a bien longtemps que je n'ai eu un aussi gros coup de coeur pour un livre, j'y ai trouvé une dimension humaine et universelle

mercredi 21 août 2013

Extrait de "O Sol Morreu Aqui de João Negreiros"

Je vais essayer de vous parler du dernier livre, qui est un roman de Joao Negreiros. O Sol morreu aqui Veraçor éditora 2013 . Je m’excuse, mais je m’exprime mieux en français. Je dirais que c’est un roman complètement surréaliste, où des personnages s’opposent et se superposent, construit comme une pièce de théâtre, une mise en scène. Dérangeant parfois, poétique, brutal, humoristique tout à la fois, et une pléiade de jeux de mots. Au centre de ce roman une grand-mère et une maison, qui s’anime tout les étés avec de nouveaux personnages à chaque saison, des personnages qui sont des plaies ouvertes, parfois atteint de folie, La femme battu, l’enfant roi, l’artiste déchu par exemple et tout tourne autour de cette grand-mère et de cette maison…. Je ne vous raconte pas la chute qui en est une… Extraordinaire, tout bouge, tout est vivant dans se roman la moindre chaise à la maison, même le soleil…d’une grande qualité littéraires, on peut parfois sentir un certain malaise en le lisant… Mais j’ais adoré.

Vou tentar falar sobre o último livro, que é um romance de João Negreiros. O Sol Morreu Aqui Veraçor Editora 2013. Diria que é um romance surreal, onde as personagens se opõem e se sobrepõem, construído como uma peça de teatro, encenado. Às vezes perturbante, poético, brutal, humorado, ao mesmo tempo, e trocadilhos. Ao centro deste romance uma avó e uma casa que ganha vida cada verão com novos p...ersonagens a cada temporada, personagens que são feridas abertas, por vezes, cheias de loucura,, e tudo se passa em volta da avó e da casa .... Eu não divulgo a queda queda é uma ... Extraordinária, tudo se move, tudo está vivo neste romance, a cadeira, a casa, mesmo o sol ... uma grande qualidade literária, às vezes pode se sentir algum desconforto ... adoreiAfficher la suite

Extrait de "O sol Morreu aqui" de João Ngreiros, Ver Açor Editora 2013
http://www.veracor.pt/view.php?id=81

"A casa empurra a sujidade das varandas com uma mangueira. A casa sacode cobertores até serem velhos à mesma, mas limpos de novo. A casa rega as rosas que vivem às custas da Primavera. A casa confere os talheres no aparador da sala. A casa até faz um trejeito ou uma magia, não dá para ver bem, mas um vómito expulsa as cortinas que eram de tecido traumatizável. O tecido estava manchado com memórias e tinha nódoas por causa de palavras feias e de se agarrarem a elas dedos que as amarravam como se fossem a roupa de quem quase chegou para os salvar. A casa deita no alpendre as cortinas inúteis e marcadas pela vida e pelas queimaduras de cigarros. Depois a casa substitui os pratos lascados por pratos novos. O problema é a casa comprar pratos de serviços diferentes mas não se importa a casa com a diferença. Ficam então prateleiras como mantas de retalhos por onde se pode comer. A casa tem saudades dos que lá estiveram mas tenta não se lembrar deles. Foi a maneira que arranjou de evitar um sentimento que desmoronasse. A casa é muito inteligente. Tenta encolher as arestas onde se possa esconder maldade. Tenta arredondar bicos de mobília, tenta comer borbotos que piquem em almofadas fofas, tenta engolir o pó que faça as pessoas tossir impropérios. A casa é muito inteligente e faz tudo para evitar o destino, o destino é destituído e não quer saber mas a casa há-de manter-se de pé, lutando por um futuro melhor..."

mardi 20 août 2013

Hommage à Urbano Tavares Rodrigues

Destino I Trago na fonte e estrela do fogo da minha revolta Nunca aceitaria qualquer tirania nem a do dinheiro nem a do mais justo ditador nem a própria vida eu aceito... tal como ela é com todas as promessas do amor e da juventude e a parda doença de envelhecer a morte em cada dia antecipada II Na mais lebrega alfurja ou na cama de folhas macias da floresta onde a chuva te adormeceu há sempre um idamante de sol cujos raios te penetram de ventura ao sonhares a palavra liberdade III Quando a terra poluída tiver sorvido toda a água dos lagos e das fontes hei-de levar o meu fantasma até ao porto sonoro onde a esperança cai a pique sobre o mar dos desejos sem limite

Primavera A Primavera vem dançando com os seus dedos de mistério e turquesa Vem vestida de meio dia e vem valsando entre os braços dum vento sem firmeza Nu como a água o teu corpo quieto e ausente Só este inquieto esvoaçar do teu sorriso Loiro o rosto o olhar não sei se mente se de tão negro e parado é um aviso do destino que me fixa finalmente Ai, a Primavera vai passando com os seus dedos de mistério e de turquesa Segue Primavera vai cantando Que será do nosso amor nesta praia de incerteza Urbano Tavares Rodrigues, in Horas de Vidro

O Amolecimento pela Sociedade de Consumo Nos países subdesenvolvidos, a arte (literatura, pintura, escultura) entra quase sempre em conflito com as classes possidentes, com o poder instituído, com as normas de vida estabelecidas. Em revolta aberta, o artista, originário por via de regra da média e da pequena burguesia ou mais raramente das classes proletárias, contesta o statu quo, propõe soluções revolucionárias ou, quando estas não podem sequer divisar-se, limita-se a derruir (ou a tentar fazê-lo pela crítica, violenta ou irónica) o baluarte dos preconceitos, das defesas que os beneficiários do sistema de produção ergueram contra as aspirações da maioria. Nas sociedades industriais mais adiantadas, o artista pode permanecer numa atitude idêntica de inconformismo; porém, os resultados da sua actividade de criação e reflexão tornam-se matéria vendável e, nalguns casos, matéria integrável. O consumo do objecto artístico, seja ele o livro, o quadro ou o disco, quando feito sob uma tutela de opinião, que os meios de comunicação de massa, em escala larguíssima , exercem, torna-se, senão totalmente inócuo, pelo menos parcialmente esvaziado do seu conteúdo crítico. Despotencializa-se. Amolece. É o que se verifica, por exemplo, em boa parte, nos Estados Unidos. A ideologia repressiva da liberdade no mundo capitalista monopolista torna-se tanto mais perigosa quanto aborve, ou procura absorver, as próprias formas políticas de exercício das liberdades ditas essenciais, quando aceita no seu seio o escritor, acusador iconoclasta por natureza, recuperando-o em banho asséptico, limando-lhe os dentes. Mas, entendamo-nos, nem sempre o artista se dá conta dessa operação, até porque nem sempre, de facto, é ele próprio o paciente da operação que lhe reduz a perigosidade, senão que o é, sim, a sua obra, a qual, pelo poder diminutivo de uma dada comercialização, se rectifica. Urbano Tavares Rodrigues, in "Ensaios de Escreviver"

A Repulsa do Poder pelo Homem de Letras A repulsa dos poderes constituídos pelo homem de letras e pelo homem de pensamento (pois tanto a expressão racionalista do filósofo e do sociólogo como a apreensão intuitiva do real a que procede o ficcionista surgem como ameaça aos sistemas de imposição de ideias ou de coerciva persuasão), esse afastamento do intelectual inconformista, transformado assim, com raras excepções (que nalguns casos já beiram o limite da assimilação) em outsider, representa uma destruição de valores culturais, que se traduz não poucas vezes em atraso de gerações. Evidentemente, tal relegamento do escritor para zonas de sombra acicata-o por vezes, levando-o a produções vertebradas, que são autênticos gritos da inteligência rebelde e onde não raro se derrama o melhor da capacidade imaginativa, tensa e exasperada, de períodos em que se obscurece a comunicação normal entre os homens e em que a acção do livro, reduzida embora em extensão, ganha uma acutilante qualidade crítica e concentra a dignidade de minorias advertidas culturalmente e firmes no seu espírito de resistência. Mas o saldo não deixa de ser negativo quando se considera não já tudo aquilo que o escritor suporta e sofre, mas - e sobretudo - o muito que a camada dos leitores perde pela falta de convívio efectivo com aqueles que são não, é claro, os meus mentores, mas os que injectam na massa ideias novas, que divisam, na zona penumbrosa em que o futuro se vai pouco a pouco libertando da hora viva, os moventes sinais de amanhã. Urbano Tavares Rodrigues, in 'Ensaios de Escreviver'

O Fim do Amor Trágico e Romântico? Vivemos, de facto, numa época em que a noção de amor trágico e romântico, que herdámos do século dezanove, se tornou inactual, embora continue ainda a ser vivida por muitos - e até com o carácter de construção moral e estética - essa relação extremamente apaixonada, exigente e exclusiva. A reclamação da liberdade erótica não me parece que de algum modo tenda a degradar a vida, conquanto possa dessublimizá-la e do mesmo passo desmistificá-la, precisamente no propósito de a tornar mais lúcida e mais generosa. Afigura-se-me que na contestação de todas as prepotências firmadas em preconceitos, em princípios estabelecidos apriorísticamente, há sempre um nexo muito íntimo entre a reinvindicação da liberdade erótica, da liberdade no trabalho e da liberdade política. E, naturalmente, quando se dá uma explosão desta espécie, é como uma pedra que rola e que vai agregando uma série de materiais e descobrindo a sua própria composição até às zonas mais profundas da sua estrutura. Urbano Tavares Rodrigues, in "Ensaios de Escreviver"

O poeta Manuel Alegre escreveu um poema dedicado ao escritor Urbano Tavares Rodrigues, que morreu sexta-feira em Lisboa aos 89 anos. Na Morte de Urbano Tavares Rodrigues No dia 9 de Agosto de 2013 houve uma vaga de calor. De certo modo ele morreu dentro de um seu romance- Não foi notícia de abertura. Os telejornais mostraram mulheres gordas em Carcavelos e um sujeito pequenino (parece que ministro) a falar de “cultura política nova.” Mais tarde este dia será lembrado como a data em que morreu Urbano Tavares Rodrigues. Manuel Alegre Lisboa, 9/8/2013

Para o escritor Urbano Tavares Rodrigues, que morreu hoje aos 89 anos, a escrita era "absolutamente vital, era uma forma de respirar, era uma forma de viver", afirmou à agência Lusa o autor José Luís Peixoto. "É o desaparecimento de uma pessoa que era muito minha amiga. É o desaparecimento de um amigo que, para lá da amizade, sempre admirei muito como escritor, ainda desde um tempo em que não imaginava que o viesse a conhecer", afirmou o escritor. Urbano Tavares Rodrigues morreu hoje em Lisboa, deixando uma extensa obra de ficção e ensaio, da qual fazem parte "A Noite Roxa", "Os Insubmissos", "Imitação da Felicidade", "O Supremo Interdito" ou "Nunca Diremos Quem Sois, A Estação Dourada". A partir da Amazónia, no Brasil, onde participará num festival local, José Luís Peixoto revelou, com alguma emoção, algumas afinidades que partilhava com Urbano Tavares Rodrigues, com quem tinha "uma amizade muito profunda", nomeadamente "o Alentejo, a escrita, o gosto pela vida". "Encarava a escrita como algo muito íntimo e quer era ao mesmo tempo um encontro com o outro", sublinhou o autor. “A obra de Urbano inicia-se com um livro de contos, A porta dos limites, em 1952, e termina com a sua morte no ano em que publica um último livro, também de contos, A imensa boca dessa angústia. Um pouco mais de sessenta anos de uma intensa actividade em planos diversos, do ensino ao jornalismo, da política à intervenção cultural, fizeram de Urbano uma referência que, por motivos decorrentes da sua filiação partidária, sofreu nas décadas mais recentes um relativo apagamento público. É uma visão redutora da sua obra que importa superar e que nos permitirá encontrar um espírito que, desde o início, tem uma visão cosmopolita e moderna do mundo, enfermando aqui e ali de alguma ingenuidade ou de juízos circunstanciais que se explicam pelo modo apaixonado como o escritor se relacionava com o mundo, mas que não prejudicam a ousadia e a lógica com que é construído cada livro: uma lógica que decorre de uma ambição à Balzac de escrever a Comédia Humana do nosso povo, retratando as camadas sociais que ele estuda com o olhar do psicólogo mas também do crítico; e uma ousadia que não recua perante os aspectos mais marginais ou por vezes sórdidos de uma realidade que, no entanto, não são descritos com um intuito de abjeccionismo (qualidade tão louvada nalgum sector do nosso meio cultural) mas com uma compreensão que se aproxima da ternura, como sucede nos últimos livros de contos que, nalguns casos, serão microcontos, ou, num plano mais elaborado nos contos e novelas desde A noite roxa (1956) até As máscaras finais (2000). Se Urbano se mantém no que se pode designar como um registo realista que tem no romance Bastardos do Sol (1959) um momento culminante da visão desencantada de um Alentejo visto à lupa de um olhar analítico da sociedade rural que Urbano testemunhou na sua adolescência, a experiência de viagens e de uma actividade de leitor em França quando a Ditadura o afastou da nossa Universidade, a que só regressa depois do 25 de Abril para escrever uma tese sobre um dos seus modelos literários, Teixeira Gomes, que é um marco nos estudos desse autor, dissemina-se por muitos dos seus textos. E o contacto que teve com movimentos e autores da segunda metade do século XX, desde o existencialismo que perpassa nalgum universo ligado à boémia intelectual e ao registo na primeira pessoa, buscando o fundo do espírito humano, até ao novo romance de um Robbe-Grillet (que traduziu), conferem-lhe uma dimensão nada provincial e que se inscreve na busca de processos literários sempre renovados. Curiosamente, quando se poderia pensar que, no final da sua vida, Urbano se iria repetir ou estagnar naquilo que fizera o reconhecimento da sua obra de autor comprometido, vamos pelo contrário encontrar uma constante e empenhada experimentação de formas e temáticas actuais: o romance (quase) policial de 2005, O eterno efémero, em que encontramos a introdução do email na narrativa; a novela histórica em Os cadernos secretos do prior do Crato (2007), sob a forma de um caderno autobiográfico desse frustrado herói da crise aberta com Alcácer-Quibir; uma aproximação ao fantástico em contos de A última colina (2008); e também a poesia em prosa de belos livros como Margem da Ausência (1998) ou Rostos da Índia e alguns sonhos (2005). Em verso também escreveu algumas letras de fado, e o último encontro que tive com ele, há poucos meses, foi para lhe dar (e ler porque a sua vista já não o permitia com facilidade) um posfácio para um livro de poemas que esperava publicar este ano. E é esta imagem de um homem afável e tolerante, com quem convivi em diversos momentos, que guardo dele, desde um distante momento nas eleições de 1969, em plena Ditadura, em que o vi avançar ao longo da Avenida da República, junto ao largo de Entrecampos, com um carro da Pide a segui-lo. Não o conhecia pessoalmente, mas a coragem com que, nessa como noutras ocasiões, afrontou o salazarismo, por vezes com graves consequências para a sua vida e a sua saúde, é um dos aspectos que ligam obra e vida. Sem nunca abdicar da sua ideologia marxista e da fidelidade ao seu partido, Urbano não era um homem dogmático, e um sinal disso encontra-se na sua actividade crítica onde aquilo que punha em primeiro lugar era a qualidade estética. Mas o ponto em que, creio, ele gostará de ser lembrado, é a sua relação com o amor que percorre todos os livros, desde o amor meramente sexual, em todas as formas em que se manifesta, até ao sentimento amoroso que conduz à paixão. Neste plano, a sua obra é um catálogo de situações que retratam, como nenhuma outra obra da nossa literatura talvez o faça, talvez com a excepção do seu admirado Teixeira Gomes, essas vivências muitas vezes secretas e censuradas, e a coragem com que o faz, ultrapassando muitas vezes "a porta dos limites", será sem dúvida uma das marcas que deixa na nossa literatura e que o torna um autor a não esquecer.” Nuno Judice

« Faleceu esta manhã, sexta-feira 09.08.13., um dos mais insignes e marcantes vultos da Cultura portuguesa contemporânea: Urbano Tavares Rodrigues. Escritor, poeta, ensaísta, lutador incansável pelo usufruto da Liberdade por todos, Urbano Tavares Rodrigues, enriqueceu Portugal com uma Obra que, verdadeiramente, dignifica o País intra e extra-muros. Nunca procurando as luzes da ribalta, e muito men...os comendas ou falsas loas, o Escritor imenso que é, e o Homem que foi, pautaram- se por uma coerência rara na sociedade portuguesa. A humildade e a profundidade vestiam-lhe bem, mas a vastidão do que nos lega só será genuinamente homenageado pela leitura do que, com tamanho esmero, nos deixou, única vontade do artista que se confunde com a sua Obra. Quer no campo político como no estético, Urbano Tavares Rodrigues lutou, em nosso nome, por um país mais justo e solidário que, afinal, nunca chegou a ver. Talvez seja essa a nossa missão, nestes tempos em que egos desmedidos de alguns políticos imberbes abocanham como selvagens, e em seu próprio beneficio, os bens públicos: prosseguir nesta batalha, através de todos meios, para varrer a imbecilidade boçal que ocupa hoje os corredores do poder e é bandeira dos mais altos dirigentes da Nação. Em câmara ardente esta noite na sede da SPA em LX, a Urbano Tavares Rodrigues presto modestamente este tributo, e agradeço, não só as longas horas de prazer que me proporcionou a leitura das suas obras, como o que através da sua vivência me ensinou. » Pedro Abrunhosa

Nascido em Lisboa em 1923, Urbano Augusto Tavares Rodrigues passou a infância no Alentejo, perto de Moura, o que em muito influenciou a sua vida e obra. Ficcionista, investigador e crítico literário, licenciou-se em Letras com uma tese intitulada Manuel Teixeira Gomes: Introdução à sua obra (1950), tendo regressado por várias vezes aos estudos sobre aquele autor, nomeadamente na sua dissertação de doutoramento, Manuel Teixeira Gomes: o discurso do desejo. Impedido, por motivos políticos, de exercer a docência universitária em Portugal, foi leitor de Português em diversas universidades estrangeiras (Montpellier, Aix e Paris, entre 1949 e 1955). Depois da revolução de 25 de Abril de 1974 retomou a actividade docente em Portugal, jubilando-se em 1993 como Professor Catedrático da Faculdade de Letras da Universidade de Lisboa. É membro efectivo da Academia de Ciências de Lisboa e membro correspondente da Academia Brasileira de Letras. Sendo um dos mais prolíficos e prestigiados escritores da segunda metade do século XX em Portugal, a obra de Urbano, que está traduzida em diversas línguas, atinge várias dezenas de títulos, entre conto, romance, crónica e ensaio. Tem, além disso, colaboração dispersa por publicações variadas, entre as quais o Bulletin des Études Portugaises, Colóquio-Letras, JL-Jornal de Letras, Artes e Ideias, Vértice, Nouvel Observateur, etc., tendo sido director da revista Europa e redactor principal do Jornal de Letras e Artes e jornalista de O Século e de O Diário de Lisboa, periódicos onde fez crítica teatral. Enquanto repórter, percorreu grande parte do mundo, tendo reunido os seus relatos de viagem nos volumes Santiago de Compostela (1949), Jornadas no Oriente (1956) e Jornadas na Europa (1958) entre outros livros de viagens que mais tarde publicou. A ficção de Urbano Tavares Rodrigues tem como característica principal a tomada de consciência do indivíduo face a si mesmo e aos outros, processo que se inicia a partir da perspectiva física das personagens (a dimensão erótica e a constatação da morte marcam a sua escrita) até ao reconhecimento de uma identidade social e política. O autor considera que, numa primeira fase, a sua obra foi influenciada pelo existencialismo francês da década de 50; mais tarde, na sequência da sua detenção no forte de Caxias, durante o regime ditatorial, passou a revelar-se como uma literatura de resistência, a que se seguiu um novo período, mais optimista, no pós-25 de Abril. Nos seus últimos livros regressou à literatura de combate e de consciencialização, formulada em termos da interrogação angustiada sobre a crise de valores do ambiente finissecular, e presente nos romances O Supremo Interdito (2000) e Nunca diremos quem sois (2002) e no volume de crónicas God Bless America! (2003). Urbano participou, como actor (fazendo o papel de si próprio) no filme Visita - Ou Memórias e Confissões – realizado por Manoel de Oliveira em 1982 e até hoje não comercializado. Manoel de Oliveira, em entrevista a João Matos Cruz, disse que «Visita surge de uma circunstância, que provocou o acaso, o qual resultou num filme. Eu entendi que devia guardar aquela memória, e passei-a ao cinema... » – a circunstância de que o filme resultou foi o encontro do realizador e do escritor em 1963, na prisão. Urbano Tavares Rodrigues comemorou em 2003 cinquenta anos de vida literária. Em 2002 foi-lhe atribuído o Grande Prémio Vida Literária da Associação Portuguesa de Escritores e em 2000 o Prémio de Consagração de Carreira da Sociedade Portuguesa de Autore

Figure essentielle de la littérature portugaise, l'écrivain Urbano Tavares Rodrigues est mort le 9 août à Lisbonne, à 89 ans. Il y était né le 6 décembre 1923 dans une famille de propriétaires terriens de l'Alentejo. Diplômé de la faculté des lettres de Lisbonne, ce sympathisant communiste fut lecteur de portugais en France, entre 1949 et 1955. Il y découvrit l'existentialisme sartrien, qui allait irriguer son œuvre multiple, entre romans, essais et chroniques de voyages. De retour au Portugal, il fut incarcéré à plusieurs reprises en 1963 et 1968, et ses livres, comme L'imitation du bonheur (1966), interdits par le régime. Après la chute de celui-ci, en 1974, il put de nouveau enseigner la littérature à Lisbonne, et il poursuivit son œuvre. L'auteur de Bâtards du Soleil, de L'Or et le Rêve, de Tu ne tueras point, ou encore de Violeta et la nuit (tous publiés aux éditions de La Différence, qui ont annoncé sa mort) avait été marié à un autre grand écrivain portugais, Maria Judite de Carvalho, décédée en 1998.

Par Raphaëlle Leyris Le monde 13/08/2013

samedi 29 juin 2013

Capitães da areia / Capitaines des sables de Jorge Amado

CAPITÃES DA AREIA

Os Capitães da Areia é um grupo de meninos de rua. O livro é dividido em três partes. Antes delas, no entanto, via uma seqüência de reportagens e depoimentos, explicando que os Capitães da Areia é um grupo de menores abandonados e marginalizados, que aterrorizam Salvador. Os únicos que se relacionam com eles são Padre José Pedro e uma mãe-de-santo, Don'Aninha. O Reformatório é um antro de crueldades, e a polícia os caçam como adultos antes de se tornarem um. A primeira parte em si, "Sob a lua, num velho trapiche abandonado" conta algumas histórias quase independentes sobre alguns dos principais Capitães da Areia (o grupo chegava a quase cem, morando num trapiche abandonado, mas tinha líderes). Pedro Bala, o líder, de longos cabelos loiros e uma cicatriz no rosto, uma espécie de pai para os garotos, mesmo sendo tão jovem quanto os outros, que depois descobre ser filho de um líder sindical morto durante uma greve; Volta Seca, afilhado de Lampião, que tem ódio das autoridades e o desejo de se tornar cangaceiro; Professor, que lê e desenha vorazmente, sendo muito talentoso; Gato, que com seu jeito malandro acaba conquistando uma prostituta, Dalva; Sem- Pernas, o garoto coxo que serve de espião se fingindo de órfão desamparado (e numa das casas que vai é bem acolhido, mas trai a família ainda assim, mesmo sem querer fazê-lo de verdade); João Grande, o "negro bom" como diz Pedro Bala, segundo em comando; Querido- de- Deus, um capoeirista amigo do grupo, que dá algumas aulas de capoeira para Pedro Bala, João Grande e Gato; e Pirulito, que tem grande fervor religioso. O apogeu da primeira parte é dividido em, quando os meninos se envolvem com um carrossel mambembe que chegou na cidade, e exercendo sua meninez; e quando a varíola ataca a cidade, matando um deles, mesmo com Padre José Pedro tentando ajudá-los e se indo contra a lei por isso. A segunda parte, "Noite da Grande Paz, da Grande Paz dos teus olhos", surge uma história de amor quando a menina Dora torna-se a primeira "Capitã da Areia", e mesmo que inicialmente os garotos tentem tomá-la a força, ela se torna como mãe e irmã para todos. (O homossexualismo é comum no grupo, mesmo que em dado momento Pedro Bala tente impedi-lo de continuar, e todos eles costumam "derrubar negrinhas" na orla.) Professor e Pedro bala se apaixonam por ela, e Dora se apaixona por Pedro Bala. Quando Pedro e ela são capturados (ela em pouco tempo passa a roubar como um dos meninos), eles são muito castigados, respectivamente no Reformatório e no Orfanato. Quando escapam, muito enfraquecidos, se amam pela primeira vez na praia e ela morre, marcando o começo do fim para os principais membros do grupo. "Canção da Bahia, Canção da Liberdade", a terceira parte, vai nos mostrando a desintegração dos líderes. Sem-Pernas se mata antes de ser capturado pela polícia que odeia; Professor parte para o Rio de Janeiro para se tornar um pintor de sucesso, entristecido com a morte de Dora; Gato se torna uma malandro de verdade, abandonando eventualmente sua amante Dalva, e passando por ilhéus; Pirulito se torna frade; Padre José Pedro finalmente consegue uma paróquia no interior, e vai para lá ajudar os desgarrados do rebanho do Sertão; Volta Seca se torna um cangaceiro do grupo de Lampião e mata mais de 60 soldados antes de ser capturado e condenado; João Grande torna-se marinheiro; Querido-de-Deus continua sua vida de capoeirista e malandro; Pedro Bala, cada vez mais fascinado com as histórias de seu pai sindicalista, vai se envolvendo com os doqueiros e finalmente os Capitães da Areia ajudam numa greve. Pedro Bala abandona a liderança do grupo, mas antes os transforma numa espécie de grupo de choque. Assim Pedro Bala deixa de ser o líder dos Capitães da Areia e se torna um líder revolucionário comunista.

Este livro foi escrito na primeira fase da carreira de Jorge Amado, e nota-se grandes preocupações sociais. As autoridades e o clero são sempre retratados como opressores (Padre José Pedro é uma exceção mas nem tanto; antes de ser um bom padre foi um operário), cruéis e responsáveis pelos males. Os Capitães da Areia são tachados como heróis no estilo Robin Hood. No geral, as preocupações sociais dominam, mas os problemas existenciais dos garotos os transforma em personagens únicos e corajosos, corajosos Capitães da Areia de Salvador.

Capitaines des sables

Dans un coin abandonné et désert des entrepôts de Bahia, grand port brésilien, vivent en marge de la société de nombreux gamins surnommés les " Capitaines des Sables ". Vêtus de guenilles, sales, quasi affamés, lâchant des jurons et fumant des mégots, ils sont en vérité les maîtres de la ville, ceux qui la connaissent totalement, ceux qui totalement l'aiment, ses poètes. Ils volent, participent à toutes sortes de mauvais coups, et si habilement que la police ne peut jamais les prendre sur le fait. Leur chef s'appelle Pedro Bala. Ses lieutenants sont le Professeur (parce qu'il aime lire), Patte-Molle, le Chat, Sucre-d'Orge, Coude-Sec, etc. Un jeune prêtre, l'abbé José Pedro, s'intéresse à eux, essaie de les ramener dans une voie meilleure. S'il réussit à se faire aimer d'eux, il ne parvient pas à les amender et n'aboutit qu'à se faire très mal voir de ses supérieurs. C'est l'existence mouvementée, dramatique et poétique à la fois, de cette bande de petits chenapans qui unissent la ruse et l'audace des hommes faits à l'innocence et au charme des enfants qu'évoque le roman de Jorge Amado.

Né dans une plantation de cacao autour de Salvador de Bahia, Jorge Amado est lié dès son enfance au monde des travailleurs et des paysans brésiliens. Bahia, la "terre violente", constitue le décor essentiel de Pays du Carnaval en 1931. La même année, le jeune écrivain et journaliste milite très activement au Parti Communiste, alors interdit au Brésil. Son engagement lui a valu une suite d'exils, d'errances et de retours. Emprisonné une douzaine de fois, ses livres furent brûlés et détruits. Contraint à l'exil en Argentine en 1941, il fut pourtant de retour dans son pays en 1945, où il fut élu député communiste. Lorsque le Parti Communiste fut à nouveau interdit, il s'exila encore, se réfugia en France, puis à Prague, pour enfin revenir au Brésil. De fait, Jorge Amado est aussi bien célèbre dans son pays qu'à l'étranger. Son lyrisme engagé transparaît dans nombre de ses livres et notamment dans 'Le Pays sans retour', publié en 1942. L'inauguration d'une fondation portant son nom à Salvador de Bahia en 1987 consacre la pérénnité de son engagement. Le romancier meurt à 1988 ans sans avoir pu terminer son ultime roman.

Jorge Amado (1912-2001) nasceu na Fazenda Auricídia, em Ferradas, município de Itabuna, Bahia, no dia 10 de agosto de 1912. Filho do fazendeiro de cacau, João Amado de Faria e Eulália Leal Amado. Passou a infância na cidade de Ilhéus, onde aprendeu as primeiras letras. Cursou o secundário no Colégio Antônio Vieira em Salvador. Aos 12 anos foge do internato e vai para Itaporanga, em Sergipe, onde morava sua avô. Passou os anos da sua adolescência no meio do povo, tomando conhecimento da vida popular que iria marcar fortemente sua obra de romancista. Começou com 14 anos a participar da vida literária, sendo um dos fundadores da "Academia dos Rebeldes", grupo de jovens que, juntamente com o "Arco e Flecha" e o "Samba", desempenharam importante papel na renovação das letras baianas. Comandados por Pinheiro Viegas, figuraram na Academia dos Rebeldes, além de Jorge Amado, os escritores João Cordeiro, Dias da Costa, Alves Ribeiro, Edison Carneiro, Valter da Silveira, e Clóvis Amorim. Em 1927, com apenas 15 anos, ingressou como repórter no "Diário da Bahia" e também escrevia para a revista "A Luva". Aos dezenove anos publicou seu primeiro romance "O País do Carnaval". Nessa época já estava no Rio de Janeiro, em contato com nomes importantes da literatura. Foi redator chefe da revista carioca "Dom Casmurro", em 1939. Em 1933 lança seu segundo livro "Cacau". Depois vieram vários romances que retratavam o dia a dia da cidade de Salvador, entre eles "Mar Morto", 1936 e "Capitães de Areia", 1937, que retrata a vida de menores delinquentes, sendo na época proibido pela censura do Estado Novo. Jorge Amado foi casado com a escritora Zélia Gattai (1916-2008), que aos 63 anos começou a escrever sua memórias. Teve dois filhos, João Jorge, sociólogo e autor de peças para teatro infantil, e Paloma, psicóloga, casada com o arquiteto Pedro Costa. É irmão do médico neuropediatra Joelson Amado e do escritor James Amado. Participou do movimento da frente popular da Aliança Nacional Libertadora. Foi exilado na Argentina, no Uruguai, em Paris, em Praga e ainda morou em diversos países. Recebeu vários prêmios, títulos honoríficos. Foi membro correspondente da Academia de Ciências e Letras da República Democrática da Alemanha; da Academia das Ciências de Lisboa; da Academia Paulista de Letras; e membro especial da Academia de Letras da Bahia. Foi membro da Academia Brasileira de Letras, ocupando a cadeira de nº 23. Jorge Leal Amado de Faria faleceu no dia 6 de agosto. Seu velório foi realizado no Palácio da Aclamação em Salvador. Foi cremado, a seu pedido, e suas cinzas foram colocadas ao pé de uma mangueira, em sua casa na Bahia.

mercredi 26 juin 2013

Em brève, O sol Morreu Aqui de João Negreiros

On bouscule ses habitudes littéraires, rien n'est simple, l'être humain et ses travers, un roman qui bouscule même sans notre aprobation, d'une grande qualité littéraire, les personnages s'oposent, se superposent, qui est bon, qui est mauvais ? à lire absolument !!! Magnifiquequement brutal et ironique, sans aucun lissage

Lançamento do livro vencedor do Prémio Literário Nacional Dias de Melo, "O Sol Morreu Aqui" de João Negreiros, o qual o júri do prémio constituído por Luiz Fagundes Duarte, Isabel Pires de Lima, Maria de Jesus Maciel, Daniel de Sá e Manuel Tomás declarou vencedor por unanimidade e considerou "...uma obra de inegável valor literário muito superior à maior parte das que se vão publicando em Portugal".

vendredi 21 juin 2013

Je hais les feux rouges par Antonio Lobo Antunes

Extrait du livre des chroniques :

Je hais les feux rouge. En premier lieu parce qu'ils sont toujours rouges quand je suis pressé et verts quand j'ai tout mon temps, sans parler de l'orange qui provoque en moi une indécision horrible : dois-je freiner ou accélérer ? J'accélère, puis je freine, je réaccélère et à peine ai-je freiné de nouveau que déjà une fourgonnette emboutit ma portière, déjà une foule de gens se rassemble dans l'espoir de voir du sang, déjà un type armé d'une clé anglaise sort de la fourgonnette en me traitant de sombre crétin, déjà ma compagnie d'assurances me propose chaleureusement d'en changer pour un concurrent quelconque, déjà me voici privé de voiture pendant une semaine, me voilà déjà au bord du trottoir à faire des signes de naufragé aux taxis, me voilà déjà à payer une fortune pour chaque voyage où je dois par-dessus le marché supporter le ver luisant magique et la Ste Vierge en aluminium sur le tableau de bord, le squelette en plastique pendu au rétroviseur, l'autocollant représentant une demoiselle à chapeau et cheveux longs près de la pancarte "ne pas fumer je suis asthmatique"... La deuxième et principale raison qui m'incite à haïr les feux rouges tient au fait qu'à chaque fois que je m'arrêtes surgissent derrière ma vitre des créatures invraisemblables : vendeurs de journaux, vendeurs de pansements adhésifs, des dames vertueuses avec des boîtes en métal pendues à leur poitrine qui vous collent autoritairement sur le coeur le crabe du Cancer, les gros balèzes de la Ligue pour les aveugles dans le sillage d'un haut-parleur sur le toit d'un tas de ferraille flambant neuf, le citoyen digne à qui on a volé son porte-monnaie et qui a besoin d'acheter son billet de train pour Porto, le tuberculeux avec son certificat à l'appui, toute la caste des infirmes (micocréphales, macrocéphales, boiteux, bossus, bras étiques, mains avec six doigts, mains sans un doigt, mongoliens, dirigeants de partis politiques, etc.), sans compter l'escouade des pompiers volontaires qui ont besoin d'une ambulance, les lauréats de l'Université de Combra, en cape et soutane, qui ont décidé de faire un voyage de fin d'études en Birmanie et les jeunes toxicos qui n'ont pas réussi à voler un seul lecteur de cassettes ce jour-là. Résultat : au premier feu rouge je n'ai déjà plus de monnaie. Au deuxième je me retrouve sans veste. Au troisième sans chaussure. Au cinquième tout nu. Au sixième je donne ma Volkswagen. Au septième j'attends que le feu passe au rouge pour assaillir à mon tour, mêlé à la multitude de pompiers, étudiants, drogués et microcéphales, le premier véhicule qui s'arrête. En moyenne je change cinq fois de vêtements et de voiture avant d'atteindre ma destination, et quand j'arrive, au volant d'un camion TIR, flottant dans un pantalon gigantesque, mes amis se plaignent que je ne suis pas ponctuel.!

Odeio semáforos. Em primeiro lugar porque estão sempre vermelhos quando tenho pressa e verdes quando não tenho nenhuma, sem falar do amarelo que provoca em mim uma indecisão terrível: travo ou acelero? travo ou acele¬ro? travo ou acelero? acelero, depois travo, volto a acelerar e ao travar de novo já me entrou uma furgoneta pela porta, já se juntou uma data de gente na esperança de sangue, já um tipo de chave-inglesa na mão saiu da furgoneta a chamar-me Seu camelo, já a companhia de seguros me propõe calorosamente que a troque por uma rival qualquer, já não tenho carro por uma semana, já me ponho na borda do passeio a fazer sinais de náufrago aos táxis, já pago um dinheirão por cada viagem e ainda por cima tenho de aturar o pirilampo mágico e a Nossa Senhora de alumínio do tablier, o esqueleto de plástico pen¬durado do retrovisor, o autocolante da menina de cabelos compridos e chapéu ao lado do aviso «Não fume que sou asmático», proximidade que me leva a supor que os problemas respiratórios se acentuaram devido a alguma perfídia secreta da menina que não consigo perceber qual seja. A segunda e principal razão que me leva a odiar os semáforos é porque de cada vez que paro me surgem no vidro da janela criaturas inverosímeis: ven¬dedores de jornais, vendedores de pensos rápidos, as senhoras virtuosas com uma caixa de metal ao peito que nos colam autoritariamente sobre o coração o caranguejo do Cancro, os matulões da Liga dos Cegos João de Deus nas vi¬zinhanças de um altifalante sobre uma camioneta com um espadalhão novo em folha em cima, o sujeito digno a quem roubaram a carteira e que precisa de dinheiro para o comboio do Porto, o tuberculoso com o seu atestado comprovativo, toda a casta de aleijões (microcefálicos, macrocefálicos4, coxos, marrecos, estrábicos divergentes e convergentes, bócios6, braços mirrados, mãos com seis dedos, mãos sem dedo nenhum, mongoloides, dirigentes de partidos políticos, etc.) sem contar o grupo de Bombeiros Voluntários que necessita de uma ambulância, os finalistas de Coimbra, de capa e batina, que decidiram fazer uma viagem de fim de curso à Birmânia e a rapaziada da heroína que não conseguiu roubar nenhum leitor de cassetes nesse dia. Resultado: no primeiro semáforo já não tenho trocos. No segundo não tenho casaco. No terceiro não tenho sapatos. No quinto estou nu. No sexto dei o Volkswagen. No sétimo aguardo que a luz passe a encarnado para assaltar por meu turno, de mistura com uma multidão de bombeiros, de estudantes, de drogados e de microcefálicos o primeiro automóvel que aparece. Em média mudo cinco vezes de vestimenta e de carro até chegar ao meu destino, e quando chego, ao volante de um camião TIR, a dançar numas calças enormes, os meus amigos queixam-se de eu não ser pontual.

mercredi 19 juin 2013

Gonçalo M. Tavares

Al Berto

Un des grands poètes portugais du XXe siècle (1948-1997

Né à Coimbra en 1948 dans une famille très conservatrice, exilé en Belgique de 1967 à 1975, Al Berto (alias Alberto Raposo), d’abord étudiant en Arts, choisit en 1971 la voie de l’écriture. Une grande partie de ses œuvres - [À la recherche du vent dans un jardin en août], Salsugem [Varechs], Trois Lettres de la mémoire des Indes, [Calendrier lunaire] - reflètent fortement sa fréquentation de milieux artistiques interlopes, et son errance d’expériences extrêmes en solitude désolée. Apparentée par ses thèmes à la littérature des Beatniks, fortement lyrique et pourtant narrative, sa poésie habitée par des images comme la brûlure, la blessure, le sel ou la rugosité exalte une constante douleur de vivre : Esprits nomades http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/Al%20Berto/al-berto.html

Valter Hugo Mãe

Valter Hugo Mãe (Portugal, 1971) est né en Angola et vit actuellement au Portugal. Poète, romancier, essayiste, critique. Il a été éditeur d’une des maisons d’édition de poésie les plus importantes au Portugal, où il a publié plusieurs jeunes poètes. Parmi ses livres récents : pornografia erudita, Edições Cosmorama, 2007; livro de maldições, Objecto Cardíaco, 2006. Son roman o remorso de baltazar serapião, paru chez Quidnovi en 2006, lui a valu le Prix José Saramago. Sur son œuvre, on a publié: A meta física do corpo, sobre a poesia de valter hugo mãe, avec une anthologie, de Rui Lage, Edições Cosmorama, 2006.

nous avons une définition valable de la présence du bétail, une perception singulière qui nous révèle au contenu du jour, le secret de dieu auquel on ne peut échapper

nous lançons le temps contre le corps et menaçons de nous enfermer dans le mutisme

nous existons comme simples émanations des animaux

a capitalização do amor

não escondemos que aprendemos a capitalizar o amor, entregando amplamente os nossos melhores momentos às raparigas mais carentes. o amor, sabemos bem, é o caminho directo para a inutilidade, e nós procuramos as raparigas que mais rapidamente se inutilizem perante as coisas clássicas da vida. não nos queremos atarefar com a vulgaridade, e gostaríamos até de impregnar cada gesto com características alienígenas, mas o tempo escapa-se e o dinheiro também e, se só pensamos no amor, não temos como fazer de outro modo senão vendê-lo entusiasticamente, como fontes de trovões bonitos jorrando nas praças mais movimentadas das cidades. e as raparigas correm para nós urgentes e cheias de vida, férteis de tudo quanto o amor se abate sobre elas, uma alegria rica de se ver, e nós a balançar os braços para chamar a atenção de mais e mais e já nem sabemos como parar, como forças incontroladas, à semelhança de mecanismos ferozes da natureza, e só sairemos daqui quando desfalecermos de amor até pelas raparigas mais feias

poema sobre o amor eterno

inventaram um amor eterno. trouxeram-no em braços para o meio das pessoas e ali ficou, à espera que lhe falassem. mas ninguém entendeu a necessidade de sedução. pouco a pouco, as pessoas voltaram a casa convictas de que seria falso alarme, e o amor eterno tombou no chão. não estava desesperado, nada do que é eterno tem pressa, estava só surpreso. um dia, do outro lado da vida, trouxeram um animal de duzentos metros e mil bocas e, por ocupar muito espaço, o amor eterno deslizou para fora da praça. ficou muito discreto, algo sujo. foi como um louco o viu e acreditou nas suas intenções. carregou-o para dentro do seu coração, fugindo no exacto momento em que o animal de duzentos metros e mil bocas se preparava para o devorar

lundi 17 juin 2013

Lost Scriptum

"Quem foi no domingo passado à Casa De Portugal Andréde Gouveia,naCité Universitaire de Paris, para assistir ao recital-concerto“Lost Scriptum”ficou pelomenos com a certeza que viu um espetáculo único e inédito. “Esta é a segunda vez que acolhemos O Patrick Caseiro na Casa dePortugal, Em dois espaços diferentes”disseAna Paixão, a Diretora da Casa. “Desta vez estamos aqui nesta sala ainda em obras e deixo desde já o convite para uma terceira vez, quando este teatro estiver construído, que espero seja para breve” Em “Lost Scriptum” a voz, o som e a imagem sobrepõem-se, fragilizando a fronteira entre a energia do rock e os murmúrios poéticos. Não se sabe ao certo se é um recital de poesia ou um concerto de rock. “Eu chamar-lhe-ia uma coisa estranha, tipo um híbrido, uma miscelânea entre poesia dita, declamada, com imagens e também com canções, num formato mais clássico da canção” explica Patrick Caseiro ao LusoJornal. O poema é o fio condutor. Aliás, uma frase de Friedrich Nietzsche é várias vezes repetida: “Cada palavra é um preconceito”. “A ideia de ‘Lost Scriptum’ - em vez de ser um ‘Post Scriptum’ - é uma Forma de congelar, de certa forma, escritos que podem estar no fundo das gavetas, perdidos.Vamos então procurar textos de autores por quem nutrimos uma certa admiração, sejam eles lusófonos, francófonos ou até anglófonos. A ideia é pôr em palco os textos destas pessoas. O formato, apetece me dizer que não é o mais importante, mas é sobretudo arranjar um fio condutor” explica Patrick Caseiro. Estavam anunciados poemas de vários autores, desde Fernando Pessoa a Jack Kerouac, passando por Al Berto, Eugénio deAndrade, Nick Cave, Bashung, Valter Hugo Mãe, Charles Baudelaire, Manoel Bandeira, António Topa, Maria Graciete Besse, Charles Bukowski,... e do próprio Patrick Caseiro. “O Miguel Torres é um espanhol que é sedento de literatura portuguesa, ele adora os poetas hispanófonos, mas adora também os autores portugueses, sentiu que há ali uma coisa de muito visceral e profunda, sentiu que há ali uma grande pesquisa e eu quando senti isso, lancei-lhe o desafio. Inicialmente fizemos uma série de espetáculos a dois”.E Miguel Torres lá estava incansável, entre os dois projetores que cuspiam imagens em movimento nas paredes nuas do futuro anfiteatro, ou ajudando nas percussões. Marco de Oliveira, também lá estava, na guitarra e nas programações. “O Marco toca comigo na banda da qual sou uma espécie de mentor, o projeto Pat Kay. Ele já é o guitarrista da banda. Gostou do princípio e é o segundo espetáculo que fazemos a três. A coisa está-se a construir progressivamente diz Patrick Caseiro ao LusoJornal. O trio quer levar o espetáculo a outras salas, a outros espaços. “Cada espetáculo é sempre diferente. O desafio que nos lançámos os três é de cada vez fazer uma coisa inédita. Hoje tínhamos aqui um espaço muito rugoso, as paredes nem estão ainda caiadas nem nada, num anfiteatro faremos uma coisa mais clássica em termos de declamação de textos, embora sempre com música. Vamos personalizando em função do espaço”. No segundo semestre o “Lost Sciptum”deve viajar até Portugal.“Vamos levar este ‘set’, que é um autêntico ‘chantier’,uma empreitada que nunca está acabada, até Portugal. Já temos uma série de datas, desde o norte, até ao Alentejo, passando, claro, pela Capital. E aí sim, vamos trabalhar na língua portuguesa mais do que na francesa ou na inglesa”.

Cada Dia Cada dia é uma pequena vida Uma farpa, uma investida Contra o ar que avança E na esquina nos alcança Cada dia, uma pequena vida Um beco sem saída Vem, lambe-me a ferida! Sou homem-bicho sem guarida Cada dia é uma pequena vida Cada dia é uma pequena ida Um vaivém contra o tempo Maquinal e violento!. . Cada dia, nova romaria: As bocas do metropolitano Cospem rebanhos matinais Mesmas pressas Mesmas preces Mesmos ais! Hoje, vou desmarcar tudo E marcar encontro comigo Ladear o perigo exterior Adiar o grito do pudor Soluços pautam o monólogo Debruço-me sobre o copo Questiono-lhe o fundo Que me apela ao mergulho O marulhar do whisky Que me inebria E me devolve ao passado E eu, por única companhia Deste copo servil e prateado Cada dia é uma pequena vida Cada dia é uma pequena ida Um vaivém contra o tempo Maquinal e violento!. . Caio no regaço da noite. . Exausto, na busca da verdade Deito-me sobre o trânsito Já moribundo da cidade

samedi 8 juin 2013

Fernando Pessoa ao Mário de Sá-Carneiro

Álvaro de Campos

Opiário

Ao Senhor Mário de Sá-Carneiro

É antes do ópio que a minh'alma é doente. Sentir a vida convalesce e estiola E eu vou buscar ao ópio que consola Um Oriente ao oriente do Oriente. Esta vida de bordo há-de matar-me. São dias só de febre na cabeça E, por mais que procure até que adoeça, já não encontro a mola pra adaptar-me. Em paradoxo e incompetência astral Eu vivo a vincos de ouro a minha vida, Onda onde o pundonor é uma descida E os próprios gozos gânglios do meu mal. É por um mecanismo de desastres, Uma engrenagem com volantes falsos, Que passo entre visões de cadafalsos Num jardim onde há flores no ar, sem hastes. Vou cambaleando através do lavor Duma vida-interior de renda e laca. Tenho a impressão de ter em casa a faca Com que foi degolado o Precursor. Ando expiando um crime numa mala, Que um avô meu cometeu por requinte. Tenho os nervos na forca, vinte a vinte, E caí no ópio como numa vala. Ao toque adormecido da morfina Perco-me em transparências latejantes E numa noite cheia de brilhantes, Ergue-se a lua como a minha Sina. Eu, que fui sempre um mau estudante, agora Não faço mais que ver o navio ir Pelo canal de Suez a conduzir A minha vida, cânfora na aurora. Perdi os dias que já aproveitara. Trabalhei para ter só o cansaço Que é hoje em mim uma espécie de braço Que ao meu pescoço me sufoca e ampara. E fui criança como toda a gente. Nasci numa província portuguesa E tenho conhecido gente inglesa Que diz que eu sei inglês perfeitamente. Gostava de ter poemas e novelas Publicados por Plon e no Mercure, Mas é impossível que esta vida dure. Se nesta viagem nem houve procelas! A vida a bordo é uma coisa triste, Embora a gente se divirta às vezes. Falo com alemães, suecos e ingleses E a minha mágoa de viver persiste. Eu acho que não vale a pena ter Ido ao Oriente e visto a índia e a China. A terra é semelhante e pequenina E há só uma maneira de viver. Por isso eu tomo ópio. É um remédio Sou um convalescente do Momento. Moro no rés-do-chão do pensamento E ver passar a Vida faz-me tédio. Fumo. Canso. Ah uma terra aonde, enfim, Muito a leste não fosse o oeste já! Pra que fui visitar a Índia que há Se não há Índia senão a alma em mim? Sou desgraçado por meu morgadio. Os ciganos roubaram minha Sorte. Talvez nem mesmo encontre ao pé da morte Um lugar que me abrigue do meu frio. Eu fingi que estudei engenharia. Vivi na Escócia. Visitei a Irlanda. Meu coração é uma avòzinha que anda Pedindo esmola às portas da Alegria. Não chegues a Port-Said, navio de ferro! Volta à direita, nem eu sei para onde. Passo os dias no smokink-room com o conde - Um escroc francês, conde de fim de enterro. Volto à Europa descontente, e em sortes De vir a ser um poeta sonambólico. Eu sou monárquico mas não católico E gostava de ser as coisas fortes. Gostava de ter crenças e dinheiro, Ser vária gente insípida que vi. Hoje, afinal, não sou senão, aqui, Num navio qualquer um passageiro. Não tenho personalidade alguma. É mais notado que eu esse criado De bordo que tem um belo modo alçado De laird escocês há dias em jejum. Não posso estar em parte alguma. A minha Pátria é onde não estou. Sou doente e fraco. O comissário de bordo é velhaco. Viu-me co'a sueca... e o resto ele adivinha. Um dia faço escândalo cá a bordo, Só para dar que falar de mim aos mais. Não posso com a vida, e acho fatais As iras com que às vezes me debordo. Levo o dia a fumar, a beber coisas, Drogas americanas que entontecem, E eu já tão bêbado sem nada! Dessem Melhor cérebro aos meus nervos como rosas. Escrevo estas linhas. Parece impossível Que mesmo ao ter talento eu mal o sinta! O fato é que esta vida é uma quinta Onde se aborrece uma alma sensível. Os ingleses são feitos pra existir. Não há gente como esta pra estar feita Com a Tranqüilidade. A gente deita Um vintém e sai um deles a sorrir. Pertenço a um gênero de portugueses Que depois de estar a Índia descoberta Ficaram sem trabalho. A morte é certa. Tenho pensado nisto muitas vezes. Leve o diabo a vida e a gente tê-la! Nem leio o livro à minha cabeceira. Enoja-me o Oriente. É uma esteira Que a gente enrola e deixa de ser bela. Caio no ópio por força. Lá querer Que eu leve a limpo uma vida destas Não se pode exigir. Almas honestas Com horas pra dormir e pra comer, Que um raio as parta! E isto afinal é inveja. Porque estes nervos são a minha morte. Não haver um navio que me transporte Para onde eu nada queira que o não veja! Ora! Eu cansava-me o mesmo modo. Qu'ria outro ópio mais forte pra ir de ali Para sonhos que dessem cabo de mim E pregassem comigo nalgum lodo. Febre! Se isto que tenho não é febre, Não sei como é que se tem febre e sente. O fato essencial é que estou doente. Está corrida, amigos, esta lebre. Veio a noite. Tocou já a primeira Corneta, pra vestir para o jantar. Vida social por cima! Isso! E marchar Até que a gente saia pla coleira! Porque isto acaba mal e há-de haver (Olá!) sangue e um revólver lá pró fim Deste desassossego que há em mim E não há forma de se resolver. E quem me olhar, há-de-me achar banal, A mim e à minha vida... Ora! um rapaz... O meu próprio monóculo me faz Pertencer a um tipo universal. Ah quanta alma viverá, que ande metida Assim como eu na Linha, e como eu mística! Quantos sob a casaca característica Não terão como eu o horror à vida? Se ao menos eu por fora fosse tão Interessante como sou por dentro! Vou no Maelstrom, cada vez mais pró centro. Não fazer nada é a minha perdição. Um inútil. Mas é tão justo sê-lo! Pudesse a gente desprezar os outros E, ainda que co'os cotovelos rotos, Ser herói, doido, amaldiçoado ou belo! Tenho vontade de levar as mãos À boca e morder nelas fundo e a mal. Era uma ocupação original E distraía os outros, os tais sãos. O absurdo, como uma flor da tal Índia Que não vim encontrar na Índia, nasce No meu cérebro farto de cansar-se. A minha vida mude-a Deus ou finde-a ... Deixe-me estar aqui, nesta cadeira, Até virem meter-me no caixão. Nasci pra mandarim de condição, Mas falta-me o sossego, o chá e a esteira. Ah que bom que era ir daqui de caída Pra cova por um alçapão de estouro! A vida sabe-me a tabaco louro. Nunca fiz mais do que fumar a vida. E afinal o que quero é fé, é calma, E não ter estas sensações confusas. Deus que acabe com isto! Abra as eclusas — E basta de comédias na minh'alma!