Artur do Cruzeiro Seixas Peintre Suréaliste est né en 1920, il fait partie du groupe des surréalistes portugais fondé par Mario Cesariny. Son univers est peuplé d’hybrides qui s’enlacent ou fusionnent pour former des corps pluriels. Pégase, est comme un double de l’artiste. Le cheval ailé, comme la barque, sont des invitations au voyage. Des banquises ciselées, des icebergs biseautés servent de cadre à un monde en glaciation sous lequel couve un feu ardent. En 1950, il s'engage dans la marine et parcourt le monde. Il revient au Portugal en 1964 et ne cesse d'exposer et d'illustrer de nombreux livres de poètes. Parallèlement à sa peinture, il composait dans le plus grand secret une œuvre poétique dont ses meilleurs amis n'eurent vent qu'au début des années 80... Tous les poèmes présentés dans cette anthologie sont inédits en français. Ce livre est le premier de Cruzeiro Seixas publié en France où, en tant que peintre, il n'est pas un inconnu. La traductrice, Isabel Meyrelles, elle-même poète et plasticienne, est une très proche amie de l'auteur.
Extrait :
J’aurais aimé que cet arbre me regarde
Comme moi je le regarde
Secrètement et sans espoir
J’aime le paysage
De plus en plus
Impénétrable
Oiseau qui vole dans les deux sens
Ayant comme compagne fidèle
La mort follement multicolore
…
Dans cette larme il y a toute une famille de baleine
Ou si tu préfère l’ombre verte d’un cloître
Avec la date du taxi qui nous emmena sur la lune
Sur le chemin tu as embrassé une étoile
Faite de vielles chaussures
Ou ce soleil d’aujourd’hui
Gémit sous l’effort sablonneux
Solennel comme un rêve à jamais oublié
Lointain comme la muraille de Chine
Ailé comme une chaise
Aveugle comme les gouffres
Lourde comme une goutte d’eau
Sans fond
Surprise par son propre mystère
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire